En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de… non rien, les Associés de Kéa mettent d’autant plus d’entrain à préparer leurs webinaires Future-Up pour un avenir souhaitable, et vous livrent dans la foulée les faits suivants :
Vraie et fausse sceptique
Le retour de Donald “climate change is a hoax” Trump fait craindre le pire pour le climat, et l’homme à la mèche n’est pas isolé. La preuve : en France, le climatoscepticisme reprend du poil de la bête.
Une étude récente de Parlons Climat révèle ainsi qu’il n'y a pas un, mais des climatoscepticismes, très hétérogènes, dont la frange “dure” (déni et complotisme) est dorénavant très minoritaire. Deuxième enseignement : plutôt que le genre, le diplôme ou l’adresse, les 2 facteurs les plus prédictifs du climatoscepticisme sont 1) le mépris pour les mouvements écologistes, 2) l’appartenance à la droite ou à l’extrême droite. Finalement, le climatoscepticisme ne serait pas tant une affaire de connaissances qu’une posture de défense face à la transition écologique qui menace modes de vie et valeurs, transformant l’argumentaire rationnel en attaque personnelle.
Alors, pour convaincre tonton René à Noël, rangez votre 6e rapport du GIEC et misez tout sur l’avenir souhaitable que nous promet la transition.
Shake shake shake
Après 40 ans de fast-transformation, les Français seraient devenus des « poke bowls ». C’est la thèse proposée par le désormais incontournable Jérôme Fourquet, essayiste et directeur du pôle « opinion et stratégies d'entreprise » de l'IFOP, dans sa dernière publication, Métamorphoses françaises.
Mondialisation oblige, les Français ont désormais accès à des tendances culturelles variées qu’ils associent, voire juxtaposent, comme autant de petits «toppings » personnels. Cette bascule anthropologique se fait sur fond de deux phénomènes structurants : la déchristianisation, au terme de laquelle la religion est progressivement remplacée par d’autres formes de spiritualité comme le yoga (importé des États-Unis) ou la figure de Bouddha (importée d’Asie) ; et l’hyper-individualisation, vécue comme une aspiration individuelle et collective d’émancipation –ce qui en fait une dynamique particulièrement difficile à enrayer.
Certaines initiatives laissent cependant à penser que la vie en communauté n’a pas dit son dernier mot. Le grand boom des braderies et bric-à-brac illustre bien, selon l’auteur, une réponse collective à deux préoccupations majeures des Français : le pouvoir d’achat et l’écologie. Et, puisque les transformations sociales et environnementales ne se feront pas seules, il serait temps d’embarquer nos voisins, qu’ils soient team mangue ou team edamame.
Lunettes roses vs nuits noires
À quoi ressemblera la France en 2040 ?Le tableau projeté par la Fondation Jean-Jaurès dans son dernier exercice de prospective nous fait osciller entre espoir et catastrophisme. Le rapport explore l’avenir de notre beau pays sous différents angles (climat, technologie, éducation, ressources, places des seniors, démographie…) et brosse des scénarios d’avenir qui interpellent.
Résultat, un premier scénario d’avenir, « Alpha », émerge avec les ingrédients suivants : gestion collective des ressources, adaptation au réchauffement climatique, low-tech, réduction des inégalités et émergence de biens communs numériques. C’est la vie en rose.
Sur l’autre versant du trait prospectif se trouve la société « Omega », dans laquelle l’Homme est dépassé. Les ressources ont été financiarisées, les populations ne peuvent plus accéder aux biens communs les plus élémentaires, les rapports humains sont communautarisés, et les algorithmes tout-puissants (snif).
Gardez votre sang-froid, il n’est pas trop tard pour se réveiller. Alors, on sort le balai et on chasse le monstre tapi sous le lit.
Le pain est trop cher ? Mangez décroissant !
La décroissance de la consommation française de biens est-elle durable et volontaire ou subie et éphémère ?C’est le cœur de la question que pose un récent rapport de Futuribles, alors que l’on consomme aujourd’hui la même quantité de biens qu’en… 2015, avec un pic à la veille de la COVID.
Selon Cécile Désaunay, auteure du rapport, cela s'explique par le vieillissement de la population, la saturation de l'équipement des ménages, le poids des dépenses contraintes dans les budgets… mais aussi par l’essor de la sobriété volontaire. L’imaginaire de celle-ci devient positif, mais, quoique revendiquée, elle reste peu pratiquée.
Deux scénarios se dessinent donc : soit la réduction se poursuit et affecte la croissance, soit elle est compensée par l’essor des services qui ne connaissent pas la crise. Ainsi, Michelin vend des kilomètres et non plus des pneus – et l'entreprise optimise sa marge par sa capacité à faire durer ses produits. C'est l'économie de fonctionnalité et de coopération (EFC), désormais encouragée par la loi. N’achetez plus de perceuse, achetez des trous !
Réinventer la valeur
Chez Kéa, on est convaincu, qu’aujourd’hui, le seul repère de la performance financière ne suffit plus à faire la réussite durable de l’entreprise et que nos économies sont à un point de bascule. Oui, mais voilà, en épluchant régulièrement pour vous ici presse et littérature scientifique, on trouve que le mode d’emploi n’est pas encore très clair. Changer de regard sur la valeur créée, contribuer aux communs, articuler le court-terme de l’entreprise et le temps long nécessaire à la transition environnementale… oui, mais comment ?
À l’occasion de son 3eFuture-Up, Kéa prend le taureau par les cornes et vous propose, du 13 au 22 novembre, 11 webinaires résolument orientés vers le futur, l’action et l’optimisme, au cours desquels nous vous donnerons des pistes pour réinventer la valeur et passer de l'intention aux solutions.
Stratégie et gouvernance, nouveaux indicateurs et business models, mais aussi nouvelles formes de commerce, reconquête industrielle, circularité de l’économie, finance verte et habitabilité des territoires : tout, tout, tout, vous saurez tout !
Inscrivez-vous ! Le programme est à découvrir ici :
Rédacteurs : Jean Gaboriau, Pierre Girard, Mathieu Noguès, Jérémie Viel Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel
Ont collaboré à ce numéro :Oualid Essaid, Carine Lesigne, Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay, Paul Puechbroussou, Wendy Röltgen,Chloé Secnazi, Romain Thievenaz
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.