En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
Encette semaine de COP29, les associés de Kéa se sont Bakou Bakou creusé la tête (avec joie) pour décrypter les faits suivants :
Heureux comme une feignasse en France
Notre réputation de tire-au-flanc n’était plus à faire, mais voilà qu’elle est désormais convoitée ! Nos voisins anglais regardent par la lorgnette et envient nos 5 semaines de congés payés, notre retraite 4 ans plus tôt, notre droit à la déconnexion et nos longues pauses déjeuner. Leur gouvernement veut donc inscrire dans la loi le droit à la déconnexion et la semaine de 4 jours. Il faut noter qu’avec un temps de travail plus long, leur PIB par heure travaillée (80$) est inférieur au nôtre de 16 %.
Au Japon, l’oisiveté aussi fait son nid ! En effet, les Japonais ne prennent que 10,9 de leurs 17,6 jours de congés payés, de peur de mettre leurs collègues dans l'embarras, et cela n’est pas bon pour leur économie ! Le gouvernement japonais veut donc forcer les citoyens à partir en vacances pour développer le tourisme national, à l’instar de ce qui se passe en France. De grandes entreprises comme Recruit envisagent par ailleurs deux semaines de congés flexibles obligatoires, pour une « pause revigorante ».
Quand travailler pour vivre est plus efficace que vivre pour travailler,il faut se rendre à l'évidence et adopter la French Touch !
Elon de Montmirail
Vous prendrez bien un aller-simple pour le Moyen-Âge ? À en croire l’économiste Yánis Varoufákis, le capitalisme est mort, remplacé par le techno-féodalisme. Les quelques suzerains de la tech, qui détiennent le capital, ne produisent plus rien mais exercent un contrôle total sur les producteurs et les consommateurs, tirant une rente de leur fief. Voici donc venu le temps de la rente, du travail gratuit, des monopoles, de la dépendance aux plateformes et de la privatisation de l’espace politique.
Selon cet ancien ministre grec de l’économie, dans ce nouveau système féodal, le capital, autrefois productif, serait devenu prédateur. Nous autres, pauvres utilisateurs, serions réduits au servage, condamnés à travailler gratuitement pour nourrir les algorithmes des fiefs-clouds. Les propriétaires historiques des capitaux seraient, quant à eux, vassalisés et obligés de reverser une part importante de la plus-value comme « loyers » à ces grands propriétaires, pour prix de l’utilisation de leurs plateformes.
Aujourd’hui, la totalité de l’économie serait ainsi disputée par des entreprises en quête de données à monétiser. Pour y faire face, Yánis Varoufákis recommande la socialisation des plateformes, sous peine de voir le tissu social se désintégrer. Qu’est-ce que c’est qu’ce binz, M. Ouille ?
Techno messie - non merci
La technologie nous sauvera-t-elle de la crise climatique ? Si l’on parle de géo-ingénierie, c’est-à-dire de manipulation des éléments naturels pour "corriger" le climat, c’est peu probable.
Par exemple, diffuser des particules de soufre dans l’atmosphère pour masquer les rayonnements du soleil n’est peut-être pas une bonne idée. Le récent travail de recherche « Le Grand Retournement. Comment la géo-ingénierie infiltre les politiques climatiques », dénonce ces projets d’apprentissorciers dont les effets secondaires sont hors de contrôle et qui servent de caution à l’inaction. Alors, la technologie à la poubelle ? Pas du tout ! Le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat) et l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie) nous disent que les mal aimés éoliennes et panneaux photovoltaïques,associés à des politiques de sobriété restent nos meilleures armes contre le changement climatique.
La technologie au service de la lutte contre le réchauffement climatique est aussi, selon deux chercheuses, auteures d’une tribune dans Le Monde, le meilleur investissement pour permettre à la France d’échapper à une trajectoire d’austérité. Si vous attendez le messie climatique, tapez 1.
Anatomie d'une rechute
La victoire de Donald Trump ne serait-elle pas plutôt la défaite de Kamala Harris ? Les démocrates américains auraient péché par un discours fragmenté s’adressant à chacun plutôt qu’à tous, incapable de répondre au développement d’un anti-élitisme culturel.
À contrario, le discours transgressif du milliardaire de l'immobilier, qui court-circuite les canaux traditionnels et qui met en scène la politique comme une affaire d'efficacité managériale a fait mouche par son caractère holistique. Le politologue américano-allemand, Yascha Mounk, analyse alors la victoire de Trump comme le résultat de l'impopularité des alternatives au populisme. La perte de confiance dans les institutions et l'absence d'une vision capable de rassembler une majorité d'électeurs, pourtant proches de l'idéal démocrate, ont scellé le sort de la vice-présidente.
Le prochain défi pour les progressistes serait donc de construire un discours global séduisant et de cesser d’amalgamer une somme de cibles électorales qui ne feront jamais un peuple. Ils ont les clés pour ne pas se Trumper.
Mille milliards de mille sabords !
Mille milliards de dollars par an : c’est la somme d’argent demandée par les ONG à la COP de Bakoupour lutter contre le changement climatique. C’est énorme : 1 % du PIB mondial, soit 10 fois plus que l’objectif de 100 milliards d’investissements verts, atteint en 2022 !
Alors les marins d’eau semi-douce de la mer Caspienne vont devoir devenir capitaines pour porter cette COP ! Car il ne s’agit pas uniquement de dépenser, il convient également de repenser le rôle et l'action de l'État, comme le souligne l'Institut d'Avant-garde. Concevoir un État partenaire, d’abord, aux côtés des entreprises et qui co-investit pour unir les forces ou encore qui garantit les investissements verts risqués des entreprises par des PGE (Prêts Garantis par l’État). Un État architecte, ensuite, qui remodèle la structure économique en développant des institutions publiques et semi-publiques qui portent la transition environnementale. Un État prescripteur, enfin, qui complète l’union des marchés des capitaux et oriente plus directement ces derniers vers la transition.
D’accord, mais vous savez déjà ce que ça fait, un milliard, Larmina ? Si non, venez donc apprendre à compter dans nos webinaires Future-up ! pour réinventer la valeur et passer de l'intention aux solutions :
Rédactrice en chef :Jean Gaboriau, Chloé Secnazi, Sophie Combes
Rédacteurs : Pierre Girard, Mathieu Noguès, Romain Thievenaz, Jérémie Viel Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Paul Puechbroussou, Wendy Röltgen
Ont collaboré à ce numéro :Oualid Essaid, Carine Lesigne,Irène Miquel,Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.