En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de condamnation de la Suisse pour inaction climatique, les associés de Kéa rappellent que le feu n’est pas loin du lac et yodlent les faits suivants :
Burning issues
Vous aimiez les champs d’éoliennes ? Vous allez adorer les immenses ombrières qui nous protégeront des 20 à 25°C supplémentaires à un instant T, à un endroit donné, à horizon 2100 !Dans son livre La France Bleu Blanc Vert, Maximilien Rouer propose des solutions pour s'adapter au réchauffement climatique, axées sur la protection des sols contre les UV et dessine ainsi nos paysages de demain. En ville, nous nous abriterons sous des ombrières végétales (vigne, glycine) ou photovoltaïques, installées en complément de peintures réfléchissantes sur les toits. À la campagne, en plus des ombrières photovoltaïques sur les cultures, des retenues collinaires permettront de réguler une eau qui tombe désormais par orages fracassants plutôt qu’en pluies régulières. L’agroforesterie, enfin, viendra compléter l’arsenal anti-dérèglement climatique en assurant la protection des sols et de la biodiversité par un réseau de haies et d’arbres. Éteigneeeez le feuuuu !
Il est l’or, mon senior
Le dialogue social n’aura pas suffi : nous devons faire notre révolution copernicienne sur l’emploi des seniors. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas le choix, que les entreprises cherchent leur main d’œuvre, que l’objectif est une société du plein-emploi et qui plus est, dans une France où le poids démographique des seniors ne peut être ignoré. Mais surtout parce que c’est notre intérêt ! Les seniors sont chers ? Certes, mais leurs leviers de productivité sont manœuvrables. Les seniors sont inutiles ? Faux : expérience des relations humaines et « wisdom skills » ; leurs compétences humaines et managériales sont réelles. Les seniors plombent la productivité de l’entreprise ? Que nenni, tout est une question d’équilibre : un petit tiers de seniors dans l’organisation et vous atteindrez le summum de votre productivité, nous disent les économistes. Il est l’or de se réveiller !
Tax Me… Please Tax Me
Coup de tonnerre, les Français réclament plus d’impôts… locaux ! La part des Français acceptant de payer plus d’impôts locaux pour maintenir les services publics de proximité a augmenté de 10 % en 3 ans. Alors que la tendance est plutôt à la diminution des contributions locales, les services publics territoriaux restent le seul lien entre les Français et le modèle de société auquel ils sont attachés. Face à la digitalisation des services de l’Etat et à la déconnexion de ses représentants, les services de proximité sont des vecteurs de cohésion sociale et de vivre-ensemble. Les Français s’accordent également sur le fait que les territoires sont le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique. Ces initiatives et décisions collégiales prises au plus proche des réalités rejoignent les analyses d’Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie, qui promeut la décentralisation et le rôle des institutions dans la gouvernance des communs. Impôts locaux, je suis fouuuu de vouuuuuus !
Vers un PIB de Pays B ?
L’écart de productivité entre les États-Unis et l'Europe se creuse. Le PIB par heure travaillée et par habitant a baissé de 1 % dans la zone euro en 2023, quand il a augmenté de 1,5 % et de 2,7 % en rythme annuel ces trois derniers mois aux États-Unis, un record depuis 10 ans. La Danske Bank pointe les petits grains de sable qui font le désert d’écart : sous-investissements dans lestechnologieset laR&D en Europe, niveau scolaire en sciences insuffisant, marché du travail moins flexible, marchés des capitaux trop contraints et côté État, politiques budgétaires moins expansionnistes et investissements publics plus faibles. Si certains effets sont issus de nos choix de modèles, les autres doivent être corrigés quoi qu’il advienne, car, comme Paul Krugman le rappelle : « la productivité n'est pas tout, mais à long terme c'est presque tout ».
Et cette semaine en Europe…
Le moment de la Puissance
Les Allemands n’en voulaient pas, les Français et les Anglais en étaient nostalgiques, les autres n’y avaient jamais pensé : l’idée d’une puissance européenne s’affirme tout à coup. Et de façon consensuelle ! Le Conclave (un super think tank composé de responsables européens de toutes sensibilités) s’est réuni pour la première fois en novembre dernier et vient de rendre son verdict à Bruxelles. L'Europe peut et doit envisager la Puissance. Une puissance sans précédent ni modèle, une Europe globale, durable et responsable. Une puissance qui ne s’exerce plus dans les seuls domaines des marchés et de la régulation, mais dans tous les domaines stratégiques, défense, science, technologie, santé, écologie…Une Europe garante d’une sécurité et de biens communs qu’aucun État n’est en mesure de garantir seul. Et pour les entreprises, une Europe qui leur permet de se penser Européennes dès leur naissance. La fumée blanche, enfin !
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Pierre Girard, Alexis Heuls, Mathieu Noguès, Romain Thievenaz
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel, Carine Lesigne
Ont collaboré à ce numéro : Pierre Chrétien, Thibaut Cournarie, Oualid Essaid, Jean Gaboriau, Brice Gaudin, Tom Jacques, Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay, Paul Puechbroussou, Wendy Röltgen, Chloé Secnazi
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.