En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette première semaine d’avril, les associés de Kéa ont la grande tristesse de vous faire leurs adieux, mettant un point final à ce bulletin de l’économie souhaitable et décryptant donc pour la dernière fois les faits d’actualité suivants :
POISSON D’AVRIL !
On ne va pas se quitter comme ça, rendez-vous la semaine prochaine.
Un petit pas pour l’âne
Un vent de miniaturisation souffle sur nos sociétés. Pendant que Pierre Niney promène son âne de poche sur Instagram, les tiny houses fleurissentdans des micro-villages en vogue. Les petites usines avec leurs petites machines distribuent leurs petits produits dans de petits emballages, allégeant ainsi les chaînes logistiques. La mini épicerie vend des mini courgettes et des mini carottes, et, bien sûr, des tomates cerises. Tout s'explique : impératif de réduction de l'empreinte énergétique, hausse des prix du logement et du chauffage, shrinkflation (vendre moins de quantité au même prix) et bien entendu, vieillissement de la population (les personnes âgées se dépensent moins, donc consomment moins, selon la Fondation Jean Jaurès). Tout ne serait donc pas si rose derrièreces mignonnes petites choses enrobées de marketing guimauve… Mini, mini, mini, tout est mini dans notre vie !
Des fourches à la fourchette
Réconcilier agriculture, environnement et maintien d’un nombre d’actifs agricoles suffisant (1/3 de départs à la retraite dans dix ans), c’est le défi du projet de loi pour la souveraineté agricole, un mois après le début du mouvement des agriculteurs qui a secoué le pays. Désormais érigés en « intérêt général majeur », l’agriculture, la pêche et l’aquaculture sont les piliers d’une souveraineté agricole et alimentaire assumée en tant que politique publique à part entière et non plus uniquement mentionnée dans l’intitulé d’un ministère. Si l’ONU a déjà défini la souveraineté alimentaire, nul doute que nous aurons droit à une « exception à la française » lors des prochains débats parlementaires. En espérant que ceux-ci permettent de fixer des objectifs chiffrés pour sortir de l’habitude tenace des bilans annuels subis. Sur des sujets aussi éclectiques (formation des agriculteurs, soutien à l’installation, taille des haies…) le défi est immense. Ne nous trompons pas, c’est bien un modèle souhaitable de société que l’on pro…meuh !
Je vous dois combien ?
3 000 milliards d’euros qui entament notre crédit-bilité et menacent notre souveraineté ? Nous sommes shootés à la dette, en augmentation continue depuis 1974, avec un objectif de 3 % respecté une seule fois en 17 ans. Au gré du calendrier des agences de notation et de mauvaises rentrées fiscales et alors même qu'il faut financer la transition, les services publics en crise et un effort inédit en matière de défense, la dette revient sur le devant de la scène et le seul montant de ses intérêts nous donne le vertige. Tandis que les positions se durcissent sur le caractère dévastateur ou salvateur de la dépense publique, nous vous suggérons de prendre une grande respiration. De vous dire que nous ne sommes pas seuls (cf. notre riche voisin outre-Atlantique). Et que d’autres s’en sont sortis, comme la Jamaïque qui a réduit sa dette de moitié en 10 ans en adoptant une loi fiscale, fruit d’un large consensus. Alors, pour retrouver notre crédibilité sur les marchés : Get up, Stand up, Stand up for your debt!
Boileau, sans boire la tasse
Prendre conscience de nos biais pour transformer le monde, voilà l’héritage que nous laisse Daniel Kahneman. Si « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement … », le prix Nobel d’économie a décrypté la manière dont nous concevons nos propres idées. Comment prendre des décisions ? « Thinking, Fast and Slow », entre intuition de court terme (système 1) et vision de long terme (système 2). Comment façonner une stratégie d’entreprise en limitant les erreurs induites par nos distorsions cognitives ? En minimisant le bruit, ce « noise » créateur de biais, grâce à la culture d’entreprise, à l’apprentissage et à la mise en œuvre de process pertinents. Enfin, comment adapter ces préceptes dans une économie souhaitable ? En prenant par exemple en compte le facteur humain dans notre compréhension de la résilience et de l’adaptabilité des territoires «… Et les idées pour le faire vous viendront aisément !»
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Et cette semaine en Europe ? Argent, ballon, patrie
En Allemagne, après 77 ans d’histoire avec Adidas, la sélection nationale de football se tourne vers Nike pour une durée de 7 ans provoquant l’émoi de tout un pays. Une sanction pour avoir fait écho aux heures les plus sombres de son histoire en produisant un tee-shirt au flocage 44 aux airs nazis ? Que nenni ! De 77 à 7 ans, la maladie d’amour a un prix pour la fédération allemande, qui devrait toucher au moins 100 millions d’euros par an grâce à ce nouveau contrat. Si l’abandon de la marque aux trois bandes « ne laisse pas indifférente » la fédération, le basculement vers un équipementier étranger est vivement critiqué par les fans et par le ministre allemand de l’économie. « Manque de patriotisme », « Trahison ?», la presse s’emballe et montre que le chauvinisme n’est pas (que) Français ! Quand la libre concurrence se mêle à la passion, ballon comme marché, tout n’est qu’une histoire de ronds !
N°89 du 05.04.2024
Rédacteurs en chef : Jean Gaboriau, Chloé Secnazi
Rédacteurs :Brice Gaudin, Pierre Girard, Mathieu Noguès, Romain Thievenaz
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel
Ont collaboré à ce numéro : Pierre Chrétien, Sophie Combes, Thibaut Cournarie, Oualid Essaid, Alexis Heuls, Tom Jacques, Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay, Paul Puechbroussou
Directrice de la diffusion : Wendy Röltgen
NB : ce bulletin est rédigé par les équipes Kéa
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.