En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette première semaine complète depuis forever, les associés de Kéa, patriotes, font la grève des ponts jusqu’à lundi prochain et travaillent 35 heures par jour pour livrer le décryptage des faits suivants :
Siber-attaque
La Sibérisation est le dernier avatar de l'idéologie impériale russe.Le Grand Continent livre l’effarante vision officielle de Sergueï Karaganov, le géopoliticien de Vladimir Poutine (passionnant !).
La Russie, tiraillée depuis Pierre le Grand entre occidentalistes et slavophiles, est promise à un tournant oriental définitif, la Sibérisation. Ce « retour chez nous » essentialise un Sibérien, « le meilleur de l'homme russe », qui n'existe pas (encore). Le politologue appelle de ses vœux la fin de 3 siècles d'occidentalisme et une rupture avec l'Europe déliquescente. La Sibérie, coffre-fort minéral et refuge climatique, serait le centre d'un empire eurasiatique tourné vers l'est et le sud. Il est, selon lui, urgent de liquider l’Ukraine, si besoin par des armes nucléaires, pour se vouer à cette tâche primordiale.
La doctrine profite bien-sûr à la Chine qui, depuis l’investiture de Trump, engrange les bonnes nouvelles. Les sondages à l’échelle globale témoignent d’une inversion des courbes de popularité entre les USA et la Chine. C’est officiel, cette dernière jouit dans le monde d’une image plus positive que l’Amérique (10 points d’écart). Nous, on trouve qu’il fait bien froid en Sibérie.
Un Mars et ça repart (hein, Elon ?!)
S’endormir sur Terre et se réveiller sur Mars. Bientôt possible, pour nous, les humains ?Selon Elon Musk (qui est retourné à ses oignons), Starship pourrait décoller vers Mars dès la fin 2026 et le patron de Spacex promet des premiers vols habités vers 2030.
Seulement, voilà. Comme le voyage est un peu long (2 ans pour l’aller-retour !), la Nasa et l’Esa misent sur des solutions d’hibernation artificielle. Vous ne rêvez pas. C’est vraiment en train d’arriver. Cet état d’engourdissement, instinctif chez nos consœurs les marmottes (et au RN entre deux élections), a été testé avec brio sur des souris et a fait l’objet d’une publication en début d’année dans la revue Current Biology.
Des chercheurs de l’Université de l’Oregon, ont trouvé une sorte « d’interrupteur » dans le cerveau qui active ou désactive la régulation de la température du corps humain. Au-delà de l’espace, cette avancée pourrait faire gagner un temps précieux aux médecins en cas d’AVC ou d’arrêt cardiaque en offrant plus de temps pour intervenir.
Nous, on voit plein d’autres applications possibles : éteindre nos enfants, Gérard du bureau d’à côté, Trump…
Gangsta style
Serions-nous en train d’assister à l’émergence d’un nouveau phénomène politique : les dirigeants « bad boys » ?
Le nouveau premier ministre polonais peut ainsi se vanter de liens étroits avec la pègre locale, d’être accusé d’abus de faiblesse et de trafic de prostitution. Il a également été impliqué dans une bagarre entre Hooligans qu’il a qualifiée de « noble & virile » (Ouf).
De quoi rappeler Donald Trump et ses multiples égarements lui valant même une condamnation pour agression sexuelle. Comment interpréter cet attrait pour les infréquentables ? Désir d’autorité (même du côté obscur de la force) ? Envie de se libérer du carcan du politiquement correct ? Quand on voit le lien entre respect de la loi (en particulier le niveau de corruption) et prospérité économique de la population, il y a de quoi s’inquiéter.
En France, les frasques ont plutôt eu tendance à mettre fin à la carrière de nos politiques (Sofitel ou costumes en sont de bonnes dernières illustrations)… mais allons-nous rester longtemps hermétiques à ces atouts séductions ?Brigitte et ses claques ont-elles des ambitions pour 2027 ?
No singing in the rain
Acétamipride.Ce puissant pesticide néonicotinoïde, que la très discutée loi Duplomb tente de réintroduire en France, est transporté par… la pluie !
Raindrops keep fallin’ on your head… et hop ! : Vous risquez des troubles neurologiques majeurs.
C’est ce que révèle une étude japonaise, pays dans lequel ce produit est autorisé pour la culture du riz et des pins. L’analyse d’échantillons de terre prélevés pendant 1 an dans 2 villes proches de zones agricoles montre que 92 % d’entre eux contenaient des néonicotinoïdes et 82 % de l’acétamipride.
Cela contredit quelque peu les allégations selon lesquelles ces produits permettraient un ciblage précis et fournit une explication possible à ce que révèle une autre étude : en Suisse, l’analyse de 700 échantillons de sols et de végétaux prélevés dans des zones vierges de tout traitement montre cependant que 80 % d’entre elles sont contaminés à faible dose.
Hasard du calendrier, une autre loi, entrée récemment en application, permet, dans certains cas, d’utiliser des drones pour l’épandage de produits phytosanitaires. Cette loi est donc obsolète, la Purple Rain va s’en charger !
Rien que de l’eau, de l’eau de pluie, de l’eau de labo.
Ressenti ment (ou pas)
Le ressenti est-il la nouvelle boussole de l’Homme ?La fondationJean Jaurès publie « La société du ressenti » et montre à quel point les émotions pèsent de plus en plus lourd dans nos regards et nos actions.
On parle de sentiment d’insécurité ou de déclassement quand les craintes remplacent les faits. L’anxiété est écologique, les craintes identitaires, et même la température est ressentie. Avez-vous regardé l’émission Ambition intime de Karine Lemarchand l’autre soir ? Ou plutôt lu Le Point dont la couv affiche le so raisonnable Edouard Philippe EN COLÈRE ?
Les experts sont formels. Ce phénomène est à la fois le symptôme et le pendant de notre société individualiste, des nouvelles formes de communication et de la polarisation sociale. L'historien et sociologue Pierre Rosanvallon explique que les groupes sociaux ne se définissent plus par la classe sociale d’appartenance mais par les épreuves communes que leurs membres traversent…
Est-ce si nouveau ? Ou est-ce le signe que nous acceptons ce que les sciences ont montré depuis longtemps : nous décidons avec nos émotions et non pas avec notre raison (l’une et les autres n’étant d’ailleurs pas séparées), n’en déplaise aux plus ingénieurs d’entre nous. Ce qui a changé, c’est aussi que nous avons appris à identifier nos émotions et à les nommer. Alors, chers lecteurs, ressentez. Météo intérieure ne ment jamais.
Les associés de Kéa
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