Veau, Vache, Vision - Bulletin du 28 février 2025
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Bulletin #125 de la semaine du 28 février

Bulletin 125 du 28 février

En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.

Chères lectrices et chers lecteurs,

 En cette semaine de célébration de nos terroirs, les associés de Kéa se mettent sous la houlette de Hupette pour célébrer l’actualité et vous rapportent les faits suivants :

Antifragili-sticexpialidocious

 

Les dirigeants français n’ont que peu confiance dans la résilience de leur stratégie face aux crises que nous traversons et celles à venir.

 

On le savait, la mode est à l’incertitude. Interrogés par le cabinet de chasseurs de têtes Heidrick & Struggles, leurs principales sources de préoccupation sont l’incertitude économique (citée à 58 %) et géopolitique (44 %), des sources conjoncturelles qui deviennent peu à peu structurelles dans notre société. Les causes de fond comme la cybersécurité (29 %), la fidélisation des salariés (28 %) et l’IA (26 %) sont reléguées au second rang et le changement climatique (14 %) semble être le grand oublié.

 

Mais plus inquiétant encore, les dirigeants croient de moins en moins en la capacité de leur entreprise à faire face à ces incertitudes : seul un dirigeant sur trois pense être armé contre la volatilité économique et un sur quatre, contre l’incertitude géopolitique. C’est pourtant bien en étant exposés à ces volatilités qu’ils pourraient développer un avantage concurrentiel et dépasser la résilience pour atteindre « l’anti-fragilité » : une stratégie où l’entreprise n’œuvre pas seulement à absorber les chocs, mais s’organise aussi pour en tirer profit.

 

Anti-fragile, perds pas ton sang-froid !!!

Le Vance se lève

 

Pour sauver ses valeurs libérales et progressistes, l’Europe va devoir descendre dans l’arène.

 

Car forcés de constater depuis plus d’un mois la consistance nouvelle de Trump2, nous ferions bien de nous rendre à l’évidence : non, il ne s’agit pas seulement d’un populisme baroque permis par de malheureuses fake news, mais d’un projet politique théorisé et consolidé par une mouvance organisée dont J.D. Vance est la tête de pont.

 

Aux termes de ce MAGA d’intellos, l’autorité doit être restaurée, la souveraineté de l'État-nation de nouveau priorisée et des marqueurs identitaires imposés à tous. Dans ce contexte, l’Europe incarne la décadence après la grandeur et notre attachement à un corpus idéologique caduc fait de nous des bisounours – et des faibles. Côté géopolitique, place à un darwinisme multipolaire qui ne reconnaît ni institutions ni droit international, une diplomatie d’hommes forts où tout se négocie : entre Vlad et moi !

 

Ainsi, sans un bruit, le libéralisme n'est plus le système par défaut. La promotion du Vice-Président illustre la force de ce projet qui pointe à côté de l'agenda des géants de la tech, sans que cela soit contradictoire.

 

Après l’incohérence, Trump a choisi la cohéVance.

 Savez-vous planter les haies ?

 

En cette semaine de célébration de notre agriculture, une BD sur le sujet du remembrement, “ Champs de bataille, l’histoire enfouie du remembrement ”, nous rappelle que ce modèle est relativement récent.

 

Un exemple parmi d’autres du concept d’amnésie écologique, en vertu duquel nous ne mesurons les évolutions de notre environnement qu’à l’aune de nos souvenirs, et non d’une durée plus longue, nécessaire pour bien prendre la mesure des bouleversements en cours.

 

Ainsi, alors que nos politiques semblent bel et bien décidés à abandonner leurs ambitions écologiques et sanitaires en matière d’agriculture, l’ouvrage de la journaliste Inès Léraud nous plonge dans une enquête bien ficelée sur la politique productiviste qui a façonné après-guerre nos paysages de campagne, et a conduit à la destruction de centaines de milliers de kilomètres de haies et d’arbres et à l’appauvrissement de nos paysages et de nos sols.

 

Joli rappel des effets délétères du court-termisme en politique, singulièrement quand notre nature est en jeu. A cet égard, le déni actuel sur l’effondrement de la biodiversité n’est pas très rassurant sur notre aptitude à voir le mur qui nous attend. Alors, faisons de notre plus célèbre Salon l’occasion de discuter de politiques environnementales long-termistes et courageuses.

 

Enlarge your vision – not your parcelle.

Grève against the machine

 

L’IA va transformer nos manières de travailler, c’est entendu.

 

Et si les gains de productivité et les évolutions de compétences qu’elle engendrera ne sont plus questionnés, le débat doit porter sur la manière dont nous vivrons notre travail demain. Les deux chercheuses, Marion Beauvalet et Lucie Rondeau du Noyer, y répondent : cela dépend de qui reste aux manettes.

 

Pour les professions intellectuelles et supérieures, l’IA est plutôt choisie pour gagner du temps. Ce sont donc les tâches de créativité qui risquent de disparaître. L’IA produit une « pièce à casser » dont il faut contrôler et étoffer la qualité. Pour les professions intermédiaires, employés et ouvriers, l’IA est, au contraire, souvent subie et la journée de travail risque de perdre en autonomie. L’intelligence artificielle sera utilisée pour guider les tâches, éviter les erreurs, contrôler les actions.

 

Une nouvelle frontière de travail pourrait donc se former entre emplois de contrôle de l’IA et emplois contrôlés par elle. Pas sûr que cela permette aux jeunes générations comme aux « classes laborieuses » de renouer avec l’envie de « performer » au travail.

 

Work in progress… 

L’important c’est de (pas)rticiper

 

En matière de compétitivité, les européens sont-ils condamnés à perdre ou pouvons-nous jouer selon nos propres règles ? Pour le comprendre, l’Institut Avant-Garde décrypte ce terme revenu au centre du terrain.

 

Pour Mario Draghi, nouveau ponte du sujet, la compétitivité prix européenne des années 2000, acquise au moyen d’une croissance salariale faible, est une erreur stratégique qu’il faut corriger. L’avenir sourit à une « nouvelle » vision de la compétitivité européenne faite d’investissements massifs, d’une politique industrielle ambitieuse et du renforcement du marché intérieur. Une bonne base.

 

Plus ambitieux : la « compétitivité-valeur », proposée par Julien Denormandie, qui consiste à faire valoir notre modèle « à l’européenne » en mobilisant notamment la CSRD, cet outil stratégique (quoiqu’encore un peu trop complexe) qui valorise la création de valeur extra financière des entreprises. Pour cela, il s’agira de compléter les préconisations « à la Draghi » en contraignant toute entreprise qui souhaiterait avoir accès au marché européen à respecter partout dans le monde les règles environnementales de l’UE.

 

Enfin, Max Krahé propose de doubler cette souveraineté externe d’une notion de souveraineté interne, soit notre détermination à prendre – et faire appliquer – les décisions structurantes au sein de nos organisations (coucou l’UE).

 

En somme, retrouvons l’esprit de compet(itivité).

Les associés de Kéa

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LIEN D'INSCRIPTION

N°125 du 28.02.2025

Rédactrice en chef : Chloé Secnazi

Rédacteurs : Pierre Girard, Romain Thievenaz, Jean Gaboriau, Mathieu Noguès, Jérémie Viel

Secrétaires de rédaction : Irène Miquel, Wendy Röltgen

Ont collaboré à ce numéro : Oualid Essaid, Carine Lesigne, Yves Pizay, Paul Puechbroussou, Stéphanie Nadjarian, Marie Guilbart

Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer

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1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.

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