En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine olympique, les associés de Kéa déclarent leur flamme à l’actualité pour éclairer les faits suivants :
Reaching the rich
Des voix s’élèvent à nouveau, à Bercy et ailleurs, pour taxer les plus riches. Bonne nouvelle : ceux-ci semblent d’accord ! À l’heure où les déficits explosent et où la vie chère frappe les travailleurs qui se lèvent tôt, les ultra-riches étalent leur déconnexion dans des enclaves qui champignonnent à travers le monde et où tout est pensé pour leur permettre de vivre en tomates hydroponiques : radicalement hors sol. Ainsi, pendant que la rémunération de Carlos Tavares défraie la chronique, les esprits s’échauffent et certains font sédition. Des membres de l’ONG Patriotic Millionaires qui « adorent être riches » veulent même payer plus d’impôts. Vanité ? Utopisme ? Pragmatisme plutôt, car sinon, « (…) ça finira par exploser. Comme en France à la Révolution ». Sur les 2 300 milliardaires et millionnaires des pays du G20 interrogés par l’association, 74% sont favorables à l’augmentation des impôts sur la fortune. Tax me if you can!
Dis, dessine moi une usine
Après 30 ans de fabless,la réindustrialisation, mère des batailles, doit trouver son récit fédérateur. Avec 83 000 salariés supplémentaires depuis 2019 et plus de 200 sites créés cette année malgré les hausses des prix de l'énergie et des taux, elle devient bien réalité. Ne lui manquerait-il alors qu’une histoire pour se raconter et ancrer la dynamique ? C’est la thèse défendue par les « néo saint-simoniens » qui appellent de leurs vœux une nouvelle religion industrielle et pour lesquels l’industrie devrait guider la société et donner ses lois à l’économie. Face à eux, des ingénieurs pragmatiques préfèrent le tâtonnement et les exemples : pas le temps pour la théorie ! Peu importe la voie, le récit ne pourra pas faire l’impasse de l’impact. La Permaindustrie, théorisée par l’entrepreneur Eric Boël, promeut ainsi une production qui intègre les humains, la biodiversité et les ressources disponibles, à rebours de la décroissance. From Fabless to Fabulous.
Messie ? mais non !
Notre planète accueille plusieurs messies sans mandat : les entrepreneurs de la Tech. L’émission C politique décrypte cette semaine la personnalité de ceux qui promettent de sauver l’humanité du désastre climatique ou de transcender notre condition mortelle à coups de bulles orbitales, installations martiennes, implants neuronaux et autres transferts numériques de nos consciences. Ces messies, parfois qualifiés d’extraterrestres, sont toutefois bien matérialistes : si quelques-uns croient à leur mission comme les enfants au Père Noël, être messianique rapporte aussi des fonds et fait monter le prix de l’action. Des patrons également individualistes et libertaires car un tel projet ne peut s’accommoder d’entraves. Exit donc la démocratie, la régulation, les gouvernements, les corps intermédiaires… et nous. Et place à la ploutocratie technologique, scénario exploré par Jean-Christophe Rufin dans son dernier livre. L’homme nouveau ? Merci, on a déjà donné !
Impact, 2 pactes, 3 pactes
Mettre à disposition des décideurs les mesures d’impact qui leur permettront de changer le système : voilà le credo du 2ème Sommet de la mesure d’impact, organisé par l’Impact Tank qui a réuni professionnels, académiques, acteurs de l’ESS et le premier ministre Gabriel Attal himself en ouverture. Où l’on a devisé de la mesure de l’impact, alors même que, comme disait Albert Einstein, cité par Thierry Beaudet, président du CESE et hôte de l’évènement : « ce qui compte ne peut pas toujours être compté ». Et conclu que, entre monétisation à l’extrême et addition de choux financiers et de carottes carbone, l’essentiel n’était pas tant la mesure elle-même que la décision qu’elle déclenchait et/ou renforçait. C’est donc l’intention qu’il s’agit de clarifier puis de mesurer, à l’aide d’étalons quantitatifs et qualitatifs, existants ou innovants. Changeons donc de regard sur notre impact pour changer le système. Brace for impact!
Notre inspiration de la semaine
Foot à cagoule
Et si le foot, dernier bastion du vivre ensemble, était aussi notre dernier rempart contre la guerre civile ? La série La Fièvre, nouvelle master class de Canal+ écrite par le prophétique Eric Benzekri, auteur de Baron Noir où il avait prédit l’élection du Président « En même temps », ouvre sur un coup de boule footballistique pour mettre en scène les crispations sociales et sociétales de la France d’aujourd’hui. D’un côté, des idées d’extrême droite sont l’apanage sexy d’une show girl diabolique entrouvrant dangereusement la fenêtre d’Overton pour y parler de port d’armes. De l’autre, un champion de football, un temps dragué par les indigénistes, incarne non sans peine des valeurs fédératrices menacées de toute part, avec l’aide d’une communicante, Jeanne d’Arc des temps modernes. Sur fond de réseaux sociaux, chambres d’amplification du pire, la série bouscule notre idée de l’acceptable, remet en cause la représentativité de nos institutions et nous invite à repenser la notion de communs. Espérons que cette fois-ci, l’inspiration d’Eric Benzekri nous permettra d’agir pour arrêter les tirs à venir. Spoiler alert?
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel, Carine Lesigne
Ont collaboré à ce numéro : Pierre Chrétien, Sophie Combes, Thibaut Cournarie, Oualid Essaid, Jean Gaboriau, Brice Gaudin, Tom Jacques, Stéphanie Nadjarian, Paul Puechbroussou
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.