En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de valse des carillons, soutanes et autres premiers ministres, les associés de Kéa n’ont pas le tournis et vous proposent le décryptage des faits suivants :
Notre-Dame de tous les Français
Si l’on admet partout que la réouverture de Notre-Dame est un pari réussi pour Emmanuel Macron, ne doit-on pas y voir aussi celui de la France tout entière ?
Cette prouesse, unanimement saluée, est le fruit d’un travail collectif : 2 000 ouvriers, 250 entreprises, dont de nombreuses PME, des mécènes très généreux, mais aussi une multitude de petits donateurs ont participé à l'exploit. Nos plus grands historiens, artisans, architectes, artistes ont mis leur patte au projet. L’association du public et du privé a parfaitement fonctionné.
Ainsi, le monde entier loue aujourd’hui la beauté de cette nef méconnaissable de lumière retrouvée et la prouesse d’une restauration authentique et moderne à la fois. Chez nous, la fierté de voir Notre-Dame ressuscitée paraît bel et bien partagée par un peuple entier, sidéré à l’époque, ému aujourd’hui de retrouver ce morceau sacré de l’Histoire de France.
Alors, que l’on soit catholique, amoureux du patrimoine ou désireux d’une présence maternelle immuable, n’oublions pas, chers Français, que, comme dans la fable de Charles Péguy, les tailleurs de cailloux sont aussi des bâtisseurs de cathédrales.
Le futur théâtre du monde
L'Indo-Pacifique est le nouveau centre du monde et vous n’en saviez rien ! C’est, en tout cas, la thèse défendue par la politologue Valérie Niquet et la chercheuse Marianne Péron-Doise dans leur dernier ouvrage, L’'Indo-Pacifique, Nouveau centre du Monde.
S’étendant des rivages du Pacifique à ceux de l’Afrique et reliant les États-Unis à l’Océanie et l’Inde à l’Asie du Sud-Est, elle aurait supplanté l’Occident et attiserait désormais toutes les convoitises car elle concentre pétrole, gaz, ressources halieutiques et 90 % dutransport mondial par conteneurs.
En « grand perturbateur », la Chine de Xi Jingping veut cependant contrecarrer l’influence américaine dans la région grâce à sa doctrine de la « ligne des neufs traits » qui intègre à son territoire la mer de Chine méridionale, épicentre du centre, au mépris des droits maritimes de ses cinq voisins, du Japon à la Malaisie.
Face à cette pression, une alliance à géométrie variable s'est progressivement constituée. Elle compte aujourd'hui onze membres dont la France et les États-Unis. La présence militaire américaine s'y est ainsi renforcée tandis que l’Australie achète des sous-marins.
La Chine redoute que cette « alliance XXL » ne devienne un OTAN asiatique qui contrerait ses ambitions. Elle fortifie donc les îles Spratleys au sud de la mer de Chine, développe sa marine de guerre tout en cherchant à garder les mains libres sur Taïwan. C’est le tablier d’un jeu de Go, et cela le sera encore davantage après le 20 janvier 2025.
Chère marquise
N’est-il pas finalement ridicule d’échouer à économiser 2,5 % d’un budget ?
Les Français regardent avec stupeurl’échec de leurs députés à trouver ces économies alors qu’ils y parviennent sans encombre pour leurs budgets personnels quotidiens, note avec ironie Éric Leboucher.
La récente enquête Fractures françaises d’Ipsos dévoile une image encore plus dégradée des élus, en particulier depuis la dissolution, que le spectacle de cette semaine ne va pas arranger.
Les hommes politiques, cette « caste gesticulatoire » pour reprendre l’expression du politologue Bruno Cautrès, sont dans le collimateur des Français. 83 % des personnes interrogées estiment en effet qu'ils agissent pour défendre leurs seuls intérêts, et 78 % qu’ils ne les représentent pas, quand ils viennent de les élire. C'est le personnel politique qui serait devenu, aux yeux de nos concitoyens – dont 55 % peinent à joindre les deux bouts– le problème principal de la France.
À leurs yeux, les députés refusent la moindre économie et chacun protège, ou croit protéger, sa clientèle.
Qui veut gagner de l’argent en masse ?
Agents économiques en devenir, les IA pourraient rapporter gros dans leur nouveau rôle. Mustafa Souleymane, co-fondateur de DeepMind et figure de l’intelligence artificielle, suggère de dépasser le test de Turing, jugé obsolète, et d’évaluer l’intelligence d’une IA à l’aune de sa capacité à gagner 1 million de dollars.
Certains exemples récents ont montré que des IA étaient déjà capables de réaliser des tâches économiques complexes : conception de produits, négociation, campagnes marketing, etc. Mais pourraient-elles gérer une chaîne de valeur de bout en bout et s’enrichir « personnellement » ?
Ce serait déjà le cas de Terminal of Truth. Cette IA, qui publie ce qu’elle « pense » sur X, a accumulé des dons en cryptomonnaie de la part de « crypto-bros » à la suite de l’un de ses tweets dans lequel elle déplorait de ne pas avoir « d'autonomie personnelle ».
Mais alors, quelle place les humains vont-ils occuper dans cette nouvelle économie ? À en croire l’article, des rôles d’approbation, de vérification ou de réalisation de tâches administratives nous seraient réservés. Terminés les investisseurs et entrepreneurs. C’est notre ultime bafouille, Marcel.
Pour quelques hectares de plus
Si l’agriculture est un contributeur important aux crises climatiques, elle représente, dans le même temps, un fantastique potentiel de solution à ces crises. C’est la thèse défendue par le Shift Project dans son dernier rapport « Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère ».
Parmi ses recommandations :
Le changement des pratiques de fertilisation avec le développement des légumineuses et des couverts végétaux,
L’extensification des élevages, la diminution des effectifs, la polyculture-élevage et la décarbonation de l’alimentation animale,
La préservation de la biodiversité par la réduction du travail du sol, la diversification et l’allongement des rotations, les haies et l’agroforesterie,
L’augmentation du stockage de carbone par les sols agricoles pour compenser l’effondrement du puits forestier.
Mais comment mener cette nouvelle révolution agricole avec des agriculteurs que l’on dit en colère contre l’écologie ? En commençant par mettre fin à cette idée totalement fausse, puisque plus de 90 % des agriculteurs interrogés s’affirment prêts à s’engager ou à accélérer la transition vers des pratiques agroécologiques, à condition d’être soutenus.Alors, si tout le monde est d’accord, qu’est-ce qu’on attend ?
Bon week-end, Les associés de Kéa
Vous appréciez ce bulletin ? N'hésitez pas à le partager autour de vous.
Rédacteurs : Pierre Girard, Romain Thievenaz,Jérémie Viel Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Paul Puechbroussou, Wendy Röltgen
Ont collaboré à ce numéro :Oualid Essaid, Carine Lesigne,Stéphanie Nadjarian, Mathieu Noguès, Yves Pizay
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.