En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette veille des journées du patrimoine (et de nouveaux hôtes dans les ministères ?), les associés de Kéa vous ouvrent les portes de l’actualité et vous relaient les faits suivants :
L’entreprise souveraine
Et si on inscrivait la contribution à la souveraineté comme critère de performance extra-financière ? Dans ce contexte, que certains qualifient de « dérégulation de la force », la souveraineté économique est devenue un enjeu majeur pour nos économies et notre situation géopolitique.
Et comme on ne peut piloter que ce que l’on mesure, le chercheur-consultant Pierre-Marie de Berny a développé une méthodologie pour évaluer l’impact de chaque entreprise sur la souveraineté économique de la France. A partir de 2 000 données, la démarche construit 5 indicateurs par agrégats successifs – 3 offensifs et 2 défensifs – parmi lesquels : la force d’innovation technologique, la contribution au rayonnement du pays ou la capacité à défendre son indépendance vis-à-vis de l’étranger.
Les résultats, qui font figurer dans le TOP 5 des groupes tels que Thales, Safran, Bouygues et LVMH, révèlent que les entreprises les plus contributives sont, d’une part, celles détenues en majorité par l’Etat, et, d’autre part, les entreprises familiales ; qui ont en commun d’inscrire leur création de valeur dans le temps long.Prêtons allégeance à l’entreprise souveraine.
Herbes thérapeutiques
Être entourés de verdure nous rend plus résilients face aux maladies à long terme et nous apaise au quotidien.Kathy Willis, biologiste britannique et professeure à Oxford, insiste sur les impacts de la biodiversité sur la santé humaine, méconnus mais désormais précisément décrits et mesurés par les scientifiques : détente psychologique, prévention contre les virus, diminution des risques de tumeurs…
Il faut voir la nature, la toucher, la sentir pour en ressentir les bienfaits. A cet égard, les végétaux, plantes, arbres et fleurs nous dotent d’une force toute particulière. On en avait l’intuition, on en est désormais certains : les plantes nous font du bien.
Vive la végétalisation urbaine, donc, et en attendant, comme le dit Sylvain Tesson, « Il est temps de quitter la ville et tirer sur les discours le rideau des forêts ». Sortez tout verts !
La visio m’a tuer
La flambée du télétravail post Covid a fait long feu. Alors qu’Amazon annonce un retour au tout présentiel,de nombreuses études mesurent les bénéfices de la présence physique – voire de la proximité – et, réciproquement, la nocivité de l’absence.
Quelques exemples empruntés à The Economist : les appels d’urgence aux services de police de Manchester en Angleterre sont traités beaucoup plus rapidement (10 %) quand les maillons de la chaîne sont assis côte à côte. Les start-up du numérique partagent mieux leurs avancées au sein d’un espace de travail commun. Les tuteurs transmettent plus et mieux à leurs apprentis présents à leurs côtés. Les réunions sont plus dynamiques, l’esprit d’équipe plus puissant… En somme, tout plaide en faveur de la présence réelle.
Pour répondre au besoin de sens au travail, au délitement du lien social, ferment des extrêmes, l’entreprise n’a-t-elle pas le devoir de jouer pleinement son rôle d‘ultime communauté d’appartenance ? Allez, on arrête de se visionner, et on se voit pour de vrai !
Full metal organic
En matière de transition énergétique et environnementale, la recherche scientifique pourrait bien déboucher sur des innovations majeures dans les prochaines années.
Ainsi, l'énergie osmotique – énergie dégagée par la circulation d'eaux aux taux de salinité différents – pourrait permettre de produire une grande quantité d’énergie verte à partir des estuaires fluviaux. Les metal organic frameworks, sortes d’éponges moléculaires dont les minuscules cavités peuvent capter des molécules essentielles, ouvrent la voie à une myriade d’utilisations clés : production d'hydrogène, transfert de chaleur, capture ou valorisation du CO2, dépollution de l’air. Une nouvelle méthode de catalyse de l’hydrogène par l’énergie solaire pourrait enfin produire le très convoité hydrogène vert, sans contrainte de disponibilité ou de coût des matériaux.
De l’énergie toujours plus verte, abondante et bon marché en perspective donc, qui ne doit pas nous dispenser de poursuivre les efforts dans la voie de comportements plus vertueux. (Mais ça nous arrange bien quand même.)
L’inspiration de la semaine - Que la montagne est belle
Prairies alpines, sublimes étendues de vie entre lacs et sommets, hauts lieux d’alliances fertiles.Derrière le calme apparent, s’anime une myriade d’artisans créateurs de ces écrins de beauté sublime – un chaos à petite échelle. Dans ces écosystèmes à l’organisation ultra complexe, chaque acteur joue un rôle : abeilles, edelweiss, mais aussi agriculteurs. Chacun sert ces paysages d’équilibres fragiles, dans l’espace et dans le temps.
Voici la nouvelle ode de la fondatrice de l’écologie fonctionnelle, la chercheuse écologue Sandra Lavorel, dans l’ouvrage «Les Ecosystèmes, un bien commun». Par une fine observation de la nature et un travail en coopération avec les acteurs locaux, elle cartographie minutieusement cet environnement et montre que les grandes évolutions sont la somme de micro-changements et d’interactions invisibles. Dans la nature, les écosystèmes de service sont le fondement du bien commun, que Sandra Lavorel modélise ici avec précision et à l’aune du changement climatique. Entreprises, laissez-vous inspirer à votre tour… et trouvez votre edelweiss.
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Pierre Girard, Mathieu Noguès, Karim Hatem, Romain Thievenaz, Secrétaire de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel
Ont collaboré à ce numéro : Thibaut Cournarie, Jean Gaboriau,Yves Pizay, Jérémie Viel, Oualid Essaid, Carine Lesigne, Stéphanie Nadjarian, Paul Puechbroussou
Directrices de la diffusion : Iliana Ohleyer, Wendy Röltgen
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.