En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de vol des joyaux de la couronne, les associés de Kéa ont dérobé 5 bijoux de l’actualité et choisissent, eux, de vous les restituer :
Happy Ending
Réjouissez-vous de vieillir ! L’universitaire canadien Gilles Gignac nous l’assure : le meilleur est à venir !
En agrégeant 16 traits psychologiques mesurables, il apparaît que le fonctionnement mental global culmine de 55 à 60 ans. On parle ici du raisonnement, de la capacité de mémorisation… et des Big Five : extraversion, stabilité émotionnelle, caractère consciencieux, ouverture à l’expérience, tendance à être agréable aux autres.
Mais rassurez-vous, chaque âge a son pic : pic des qualités athlétiques et mathématiques à 30 ans, psychologiques à 60, et même, résistance aux biais cognitifs à 70 voire 80 ans.
Meilleures capacités de jugement, décisions plus réfléchies… Voilà donc les qualités que nos aînés ont à faire valoir. Pourtant, seules 8 % des entreprises ont des politiques de recrutement dédiées. Alors, si vous cherchez un job et que vous avez 60 ans, n’hésitez pas à ajouter la ligne « stabilité émotionnelle » sur votre CV !
Le Ferrero Rocher est périmé
La diplomatie version post 2e guerre mondiale ne résoudra pas la crise climatique : il faut la refondre en s’inspirant de traditions non-occidentales.C’est la thèse de l’historien et essayiste belge David Van Reybrouck dans son ouvrage Le Monde et la Terre.
S’appuyant sur l’impuissance des Conférences des Parties (COP) à résoudre l'urgence climatique (en raison des égoïsmes nationaux et de l'omniprésence des lobbies du secteur fossile), l’auteur propose une solution radicale : remplacer la raison d'État, qui domine la diplomatie depuis Richelieu, par une « raison de Terre ». Il souhaite une assemblée citoyenne mondiale, capable de représenter les intérêts de la planète (et non plus ceux des nations) aux prochaines COP. Ça tombe bien, le Brésil du Président Lula, qui organise bientôt la COP 30, a mis en place une telle assemblée, composée de 300 participants.
Et David Van Reybrouck va plus loin : il propose d'inclure les autres êtres vivants et les écosystèmes dans la représentation politique, d’instaurer le crime d’écocide, de décoloniser la diplomatie et de s’inspirer de traditions africaines et asiatiques plus inclusives et holistiques. L’auteur reconnaît lui-même que, vu le sens actuel du vent, « ce n’est pas gagné ».Mais après la pluie, le Bhoutan ?
Ma petite entreprise, connaît pas la crise (de confiance)
La société française est toujours plus fracturée, mais tout n’est peut-être pas perdu ! Comme chaque année, la très riche étude Fractures Françaises met en avant les grandes fractures qui, désormais, structurent notre société… et nous avons décelé quelques lueurs d’espoir.
Car, oui, sans surprise, les Français ne vont pas bien. 90 % affirment que notre pays est en déclin (contre 75 % en 2022), 36 % seulement associent la France à des opportunités pour l’avenir (contre 46 % en 2022), et 10 % ont confiance dans les partis politiques (contre 18 % en 2022).
Si la confiance dans les institutions politiques, déjà faible, s’effondre, les entreprises tirent leur épingle du jeu : comme toujours, les PME sont les institutions qui suscitent le plus de confiance chez les Français (82 %), mais ce sont aussi les grandes entreprises et les enseignes de grande distribution qui remontent dans le classement. Tant qu’il y’a de l’ETI, y’a de l’espoir.
Initialement pensé comme un espace universel, ouvert, où chacun pourrait écrire et lire pour partager de l’information, Internet s’est vite transformé en espace de « browsing », de consommation d’information. Puis, les grands groupes de la Tech l’ont fait évoluer vers un espace monopolistique dans lequel nos données personnelles ont été centralisées sur leurs plateformes, à leur avantage.
Pour sauver le web et nous rendre notre liberté, Tim Berners-Lee propose de protéger les données personnelles de l’exploitation incontrôlée des plateformes grâce à des coffres-forts individuels, afin que chacun puisse choisir ce qui en est fait. Cela éviterait par exemple, lorsque nous ferons nos courses via l’IA, que celle-ci anticipe nos besoins contre notre intérêt (mais pour celui, marketing, des géants de la Tech).
La vision peut sembler utopiste, mais elle a le mérite de nous replacer au (data) centre.
La Politique et le Professeur*
L’Europe doit-elle rêver pour avancer, Ou douter pour durer ?
Von der Leyen, l’Allemande aux propos rêveurs, Draghi, l’Italien au ton docteur. La Politique, confiante, célèbre neuf mois d’élan, Le Professeur, grave, invoque la survie du continent.
Sur l’IA, la Muse s’écrie : « Voyez nos quatre supercalculateurs ! ». Le Maître soupire, en mélancolie : « Trois modèles de rupture contre quarante ailleurs… ».
Sur l’énergie, même opposition : Elle chante la baisse des émissions, Il rappelle, sans détour, sévère : « Notre gaz reste quatre fois plus cher ».
Nos deux camarades semblent irréconciliables, Et les nouvelles perspectives introuvables…
Mais que nenni ! L’heure est décisive ! Et tous deux appellent à une évolution massive. Lui veut briser les tabous et les dettes unir, Sur son rapport, elle clame : « Le statu quo est à proscrire ».
Européens : pour faire vivre notre avenir, il faut ailes et racines, Rêver pour viser loin, agir pour tenir ses lignes. Et entre la Politique et le Professeur, peut s’étendre, hardi et clairvoyant, L’art noble du Dirigeant.
*Poème « fait maison »
Les associés de Kéa
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