En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de concorde au Congrès, les Associés de Kéa crient hourra, et, unis comme une seule femme, décryptent pour vous l’actualité suivante :
La République du Beau
Et si le plus puissant catalyseur de notre engagement vers la transition écologique était la recherche du Beau ? Les marques de luxe façonnent nos imaginaires et cristallisent un futur désirable. Leur impact est plus fort que jamais car elles deviennent des marques médias, avec une production audiovisuelle et culturelle forte. Aujourd’hui, elles s’emparent de la nature et sortent de l’ostentatoire pour mettre en valeur une nature préservée et la reconnexion au vivant. La nature se fait décor, source d'inspiration, terrain d'expression. Et l’impact du Beau fonctionne à toutes les échelles : les urbanistes parlent de psychologie architecturale pour démontrer que la beauté des espaces favorise les gestes de transition. Le Beau est le chemin du Bien. Merci Platon.
Industrie verte et industrie kaki, même combat ?
Après la mobilisation générale pour l’industrie verte, la Commission Européenne lance un appel aux forces vives et financières pour relancer l’industrie de défense. Dans un contexte d’urgence à soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine, elle rappelle à l’ordre les Etats membres et les investisseurs. D’abord les États membres : seuls 18 % des programmes militaires en 2021 ont été menés en coopération (versus un objectif de 35 %). Le volume d’achats d’équipements non-européens (États-Unis, Corée) a atteint un sommet depuis le début de la guerre en Ukraine pour atteindre 80 % des 75 milliards d'euros de commandes militaires passées entre juin 2022 et juin 2023. Ensuite, les investisseurs, tentés d’arguer de la priorité donnée à la transition verte et à leurs risques réputationnels. Il leur est rappelé que « dans le cadre du financement durable de l'UE, aucune règle de l'UE, ni aucune règle prévue par l'UE, n'entrave l'investissement privé dans l'industrie de la défense ». Compris ? Rompez.
Elevator Rich : out of order
Pourquoi ce sentiment croissant de mécontentement face aux inégalités de richesse alors que celles-ci n’explosent pas ? Selon l’Observatoire des inégalités, la part des « riches » en France (ceux qui gagnent plus de 3 860 euros nets après impôts) reste stable (entre 7 et 8 % du total). Dans le secteur privé, les 10 % les mieux payés représentent 31 % de la masse des salaires, un chiffre stable depuis 1990. Côté patrimoine : la Banque de France nous indique que, si les 10 % des Français les mieux dotés détiennent plus de la moitié du patrimoine (54,2 %), le patrimoine net médian (185 000 euros) n’a augmenté que de 5 % depuis 2009, mû par la hausse des prix de l’immobilier. Pour Larry Summers et co-auteurs, la dégradation du moral des consommateurs vient d’ailleurs : il faut intégrer au coût de la vie le coût de la monnaie, c’est-à-dire les coûts d’emprunts qui atteignent des pics historiques. Et si finalement le problème n’était pas que les autres soient plus riches, mais la perspective désormais impossible de rejoindre la catégorie ? Chacun son pavillon, et les inégalités seront bien gardées ?
UE poussée à l’Extrême
La double menace de la guerre de Poutine et d'une éventuelle réélection de Trump devrait accroître le désir d'Europe – a fortiori d'une Europe qui a fait ses preuves ces derniers mois. Et pourtant, c’est la montée des partis anti-européens qui se profile et inquiète. L’extrême-droite, en tête dans 9 pays, passerait de 125 à 183 députés. Dominique Reynié relève que le bloc central, qui domine le Parlement depuis 1979, peut céder face à cette poussée prévisible des populistes, qui font de l'UE le bouc émissaire de toutes les frustrations. Et de toute façon, comme le montre Jean Pisani-Ferry, si le bloc d’extrême droite ne gagne pas, il sera suffisamment puissant pour faire basculer le débat (se référer à l’importance donnée aux politiques de transition à la faveur des scores des partis verts aux dernières élections). Et en France alors ?
Hourapéennes - L’œil du sondeur, par Bruno Jeanbart
Chez nous, à trois mois des européennes, électeurs et candidats se toisent. Les premiers affutent leurs préoccupations, les seconds en prennent le pouls. Bruno Jeanbart (Opinion Way) commente le match avec nous pour une plongée dans ce que pourraient être les européennes 2024, entre humeur nationale et enjeux pour l’UE. Interrogés sur leurs sujets de préoccupation à la veille de ces élections, les Français mentionnent en majorité le pouvoir d’achat, l’immigration et la santé. Mêmes enjeux, exactement, que ceux mis en avant dans un sondage national les interrogeant sur les sujets qu’ils traiteraient en priorité s’ils étaient Présidents. Franco-français donc, et favorables aux partis d’opposition qui profitent de l’insatisfaction nationale. Ces derniers jours, tout semble pourtant réuni pour que les sujets européens tirent la couverture à eux. La défense d’abord, que la guerre en Ukraine devrait réanimer, sur fond de déclarations d'Emmanuel Macron et de menaces de Trump sur l'OTAN. La politique agricole ensuite, qui constitue une prérogative majeure des institutions européennes, avec une crise qui a traversé toute l'Europe. L’Europe ne vaut-t-elle pas un débat ?
Bonne lecture,
Les associés de Kéa
Vous appréciez ce bulletin ? N'hésitez pas à le partager autour de vous.
Rédacteurs : Pierre Girard, Mathieu Noguès, Jean Gaboriau, Brice Gaudin
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Wendy Röltgen
ont collaboré à ce numéro : Chloé Secnazi, Thibaut Cournarie, Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay, Romain Thievenaz, Alexis Heuls,Benjamin Toison, Tom Jacques
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
NB : ce bulletin est rédigé par les équipes Kéa
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.