En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de conflits vestimentaires, les associés de Kéa taillent un costume à l’actualité et détricotent les faits suivants :
Une certaine idée de l’Europe
L’Europe a besoin d’un choc d’ambition ! Dirigeants politiques, économistes, philosophes, face à la situation actuelle : tous partagent le même verdict. Européens, arrêtons de nous sous-estimer !
Nous avons les moyens, il nous suffit d’être réalistes. Prise de conscience, choix, indépendance : voilà le chemin.
Tout d’abord, prenons conscience de notre puissance : « 500 millions d’Européens demandant à 300 millions d’Américains de [nous] défendre contre 140 millions de Russes ». C’est une aberration, affirme l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk. Berceau culturel de l’Occident, nous bénéficions d’un marché commun qui abrite 32 millions d’entreprises et qui fait de l’Europe le premier exportateur mondial de biens et services. Rien que ça !
Il faudra ensuite faire des choix, rappelle Dominique Méda. Une Europe puissante doit affirmer ses valeurs et trancher lorsque la situation l’impose. Le premier sujet est celui de la Défense. Évidemment. Suivront ensuite l’innovation et la transition environnementale qui ne sont pas toujours compatibles en l’état. Les contradictions devront être résolues par nos décisions.
Enfin devra venir l'indépendance, réclamée par Enrico Letta. Pour exercer notre devoir de patriotes, nous pourrions par exemple rapatrier les 300 milliards d’euros d’épargne envoyés chaque année aux États-Unis afin de les investir dans notre économie et nos entreprises au service de notre vision de l’Europe. Voilà notre déclaration d’indépendance – financière. Ambition réaliste là encore : toutes les mesures préconisées (euro numérique, 28e régime pour le droit des affaires, etc.) sont applicables en l’état actuel des institutions européennes.
Europe, deviens ce que tu es.
Allô, réseau bobo
Les réseaux tuent à feu lent les générations futures et nos économies. Dépression, anxiété, désengagement… le cocktail nuit à la santé autant qu’aux bilans comptables. Le moral des jeunes tangue et c’est l’économie qui prend l’eau.
Une étude dirigée par Jean Twenge et David Blanchflower, respectivement psychologue et économiste, révèle que 24 % des lycéens souffrent de dépression. Exit la crise de la quarantaine, l’âge ingrat porte bien son nom.
Les ados déprimés, une fois insérés sur le marché du travail, gagneraient jusqu’à 5 658$ de moins, selon une autre étude portant sur les États-Unis. Ce « teenage blues » résiderait moins dans l’apathie naturelle de l’adolescent que dans les nouveaux usages des technologies qui inhibent les vraies relations sociales et les initiatives positives.
Absences répétées, troubles de l’attention, motivation en berne : l’école aussi peine à retenir ces âmes en errance. Résultat ? Le décrochage s’accélère et les employeurs sont démunis. À long terme, c’est toute la société qui voit ses dépenses de santé exploser et sa productivité s’étioler.
#Balance ton por…table.
Je retourne ma veste
Le double revirement éclair auquel nous assistons aurait de quoi faire rougir Jacques Dutronc et Arturo Brachetti.
Côté entreprises, la peur panique des pressions politiques réactionnaires fait sauter le vernis d’engagement social, finalement très opportuniste, des politiques de diversité, d’équité et d’inclusion de certaines organisations (Accenture, Meta, Google, etc.). Alors même que ces politiques étaient érigées, à juste titre, comme des leviers de performance des organisations.
Côté Commission Européenne, on se félicite de la simplification – disons plutôt du détricotage – des ambitions sociales et environnementales hier fièrement portées par le Green Deal. François Gemenne, politologue spécialiste des enjeux climatiques, associe ce renoncement à "une nouvelle preuve de l’inféodation du continent face aux États-Unis", alors que l’Europe devrait justement prendre le contre-pied en pariant sur le long-terme et donc, sur le social et l’environnement.
Retour en arrière inquiétant ou dernier ressac avant une nouvelle vague d’humanisme ? Aux entreprises de décider de quel côté tombera la pièce. Et si la remise en cause du Green Deal vous intéresse, ne manquez pas notre webinaire sur le sujet, mardi 11 mars à 8h30.
Et si notre esprit débrouille était une chance ? À la rescousse de nos élus locaux en détresse,la Fédération Française des Trucs qui Marchent (FFTM) propose une mutualisation des idées futées, issues du terrain et qui fonctionnent.
Le cofondateur de cette initiative, Raphaël Ruegger, parcourt la France à la recherche de « trucs qui marchent ». Au travers d’échanges avec des maires, dernier échelon politique auquel nous ferions confiance, il a capté une cinquantaine d’initiatives bien réelles qui améliorent le quotidien des habitants pour les diffuser ensuite plus largement.
Initiatives pour recouvrir ponctuellement les publicités d’œuvres d’art, bus scolaire à pédales, restaurants pour seniors, passeport de civisme pour encourager les enfants à entreprendre des actions citoyennes : la boite à trucs foisonne d’idées qui essaiment partout en France.
Si ces projets semblent parfois anecdotiques, l’initiative prend soin d’une population – nos élus locaux – qui a besoin certes d’idées mais aussi d’aide et de reconnaissance.
Love ton maire 💙💗
Travailler comme un coq
Bonne nouvelle : les Français en emploi travaillent plus que les Allemands – une centaine d’heures en plus par an – et autant que les Grands-Bretons ! Les Étatsuniens sont au-dessus, à 1 900 heures contre 1 650 pour nous.
Alors, d’où vient notre faiblesse pour atteindrel’« objectif de plein-emploi » ? Du taux d’emploi, répond le Conseil d’analyse économique (CAE) ! C’est-à-dire du nombre de Français et de Françaises qui travaillent.
Par conséquent, les politiques d’emploi efficaces seraient celles qui visent à intégrer les Français éloignés du marché du travail : les seniors et les jeunes, surtout. Celles qui portent sur les actifs déjà en emploi (réduction du nombre de jours de congé, dérégulation des heures de travail, défiscalisation des heures supplémentaires) seraient au contraire moins efficaces.
Alors, le CAE préconise de budgétiser précisément nos politiques d’emploi et surtout de mesurer leurs coûts et bénéfices sociaux (extra-financiers) respectifs pour les personnes concernées, pour mieux en apprécier les effets. Si cela fonctionne : adieu les problèmes de déficit des retraites, de la sécu, de l’État.
Avec des « si », on mettra Bercy en bouteille !
Les associés de Kéa
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Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel
Ont collaboré à ce numéro :Oualid Essaid, Carine Lesigne, Yves Pizay, Paul Puechbroussou, Stéphanie Nadjarian, Pierre Girard
Directrices de la diffusion : Iliana Ohleyer, Wendy Röltgen
1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.