En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de volonté d’annexion du Canada par le futur président américain, les associés de Kéa n’ont de vues que sur l’actualité et vous rapportent les faits suivants.
Hakuna Matata
La recette du bonheur est maintenant disponible : ce sont les relations sociales qui nous rendent heureux. Si une fois des seuils minimums atteints l’argent a un faible impact sur notre bonheur, une étude inédite, menée par Harvard sur plus de 80 ans et 5 générations, montre qu’au-delà de notre forme physique, il est primordial de prendre soin de notre « forme sociale », principal déterminant de notre bien-être, au point de renforcer notre santé et notre longévité.
Lesexercices d’une bonne gymnastique sociale ? Changements intentionnels pour améliorer nos rapports aux autres, efforts pour perfectionner nos relations familiales, amicales ou amoureuses, et préférence pour les activités qui nourrissent cette forme plutôt que pour celles qui peuvent l’affecter, comme le travail ou la technologie.
Au-delà des bénéfices individuels, ce sujet constitue un enjeu crucial en matière sociale et sociétale, l’épidémie de solitude actuelle étant notoirement à l’origine d’une perte de cohésion sociale minant jusqu’à l’état de nos démocraties.
Alors, en cette période de vœux, souhaitez à vos amis et collègues une année en pleines formes. Et parlez-vous les uns les autres.
Les enfants gavés
En ce début d’année troublé par les menaces d’annexion de Donald Trump, les Européens et leurs gouvernements doivent retrouver la faim d’Europe.
Longtemps nourris à ses bénéfices et maintenant insensibles à ses atouts, ils apparaissent comme des enfants gavés de la démocratie.
Selon Jérôme Creel et Thierry Madiès, les avantages structurels que l’Union Européenne apporte sont passés aux oubliettes de notre mémoire. Oubliés les liens qu’elle a créés, la prospérité et la paix qu’elle permet (Prix Nobel de la Paix en 2012), la protection qu’elle offre, mais aussi la vision qu’elle propose au monde. Et certains, outre-Atlantique, regardent avec envie cet îlot de démocratie face à la Russie et aux attaques d’Elon Musk.
Mais nous, Européens, n’avons à la bouche que les impôts, la lourdeur bureaucratique et le poids de nos voisins. Développons donc un récit positif et arrêtons de penser l’Europe comme un bien de consommation qui doit apporter des bénéfices immédiats à une communauté d’intérêts.
Pour ne pas devenir les béni-oui-oui du reste du monde, arrêtons tout simplement d’être des béni-ouin-ouin ?
Clap de fin
« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas » : il semble que nous avons à présent la réponse à ce qui n’était pas censé être une question.
2024 représente un véritable ralentissement de la transition écologique, voire un désintérêt du pouvoir politique pour le sujet. En cause : la conjoncture économique bien sûr, mais aussi l’instabilité de la vie politique, les portefeuilles baladés d’un ministère à un autre et les coupes nettes dans les aides financières concernées. Conséquences : unehausse des émissionsau 3e trimestre 2024 et une baisse des ventes de véhicules électriques et de pompes à chaleur. Et en bonus : un potentiel retour en arrière sur l’artificialisation des sols et l’interdiction des néonicotinoïdes.
Même le Secrétariat général à la planification écologique, rattaché à Matignon, juge qu’on s’éloigne de la trajectoire de baisse des émissions et émet l’idée d’« assumer de passer le surcoût aux acteurs économiques en capacité » pour redresser la barre.
Pour les acteurs de la défense de l’environnement, tout cela ressemble à un très mauvais film. Aux entreprises de voler la vedette ?
Grands Bêtas
La naissance récente d'une nouvelle génération, la génération « Bêta », serait selon Mark McCrindle, à l’origine de ces catégories, la promesse d’un meilleur équilibre social.
Nés de 2025 à 2039, beaucoup vivront les débuts du XXII° siècle. Le sociologue et démographe australien estime que les Bêtas, immergés dansle monde digital et l'IA dès la toute petite enfance, seront mieux protégés des risques actuels par leurs parents, vieux Millennials et plus jeunes Gen Z.
En somme, ils seraient mieux armés, mieux connectés et en même temps moins asservis, s’inscrivant dans des dynamiques plus collaboratives au sein de leurs différents cercles numériques. Une génération plus équilibrée donc… ce qui ne lui sera pas de trop pour faire face au changement climatique, aux crises démographiques, politiques, etc.
S’attacher à comprendre l’évolution de leurs valeurs, besoins et préférences, sera clé pour construire des futurs meilleurs. Bienvenue petits Bêtas, on a hâte de vous voir grandir.
Ami, entends-tu
Depuis une dizaine d’années, la situation des démocraties libérales dans le monde ne cesse de se dégrader et serait même pire que dans les années 1930. Comme alors, 71 % de la population mondiale vit aujourd’hui en autocratie, contre 48 % il y a dix ans. C’est le verdict inquiétant du rapport de l’Institut Varieties of Democracy de Stockholm.
Cette troisième vague d’autocratisation, après celles des années 1930 et les coups d’Etat des années 60-70, est un processus général, lent et graduel. Il se traduit par la mise en œuvre d’un programme anti-pluraliste qui s’attaque d’abord aux médias, puis aux structures de la société civile et aux systèmes judiciaires et enfin, aux processus électoraux.
Sur les 60 élections nationales qui se sont tenues en 2024, 31 ont conforté des régimes autoritaires en Europe orientale et dans de nombreux pays, de la Turquie au Mexique.
Rédacteurs : Jean Gaboriau, Pierre Girard, Romain Thievenaz,Jérémie Viel Secrétaires de rédaction : Wendy Röltgen, Irène Miquel
Ont collaboré à ce numéro :Oualid Essaid, Marie Guilbart, Carine Lesigne,Stéphanie Nadjarian, Mathieu Noguès, Yves Pizay, Paul Puechbroussou
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.