En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette troisième semaine de l’Avent, où l’on ne sait si on va allumer une bougie sur la couronne ou éteindre un nouveau premier ministre, les associés de Kéa ont les yeux qui brillent et vous proposent le décryptage des faits suivants :
De l’argent magique pour la transition
Qui, parmi les quidams que nous sommes, a-t-il déjà pensé que l’on pouvait émettre une monnaie sans dette pour financer la transition écologique ?
C’est la folle proposition formulée cette semaine par Nicolas Dufrêne, Président de l’Institut Rousseau et Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste et chercheuse.
Le but : réussir à financer les investissements colossaux nécessaires à la transition énergétique et environnementale, alors que les financements publics sont plus que jamais contraints et que les financeurs privés considèrent ces projets comme insuffisamment rentables à date.
Les auteurs proposent notamment que la BCE émette une monnaie libre de dette via un institut d'émission. Cette monnaie serait dirigée vers une Caisse de Développement Durable, un réseau de sociétés financières publiques à mission, qui allouerait des subventions selon des critères définis de manière démocratique.
Critique d’une folie pure ? Nicolas Dufrêne rappelle que la création monétaire sans contrepartie existe déjà lorsque les banques centrales rémunèrent les réserves bancaires.
On serait donc tenté de dire banco ! (et de plaider la cause de notre dette nationale au passage, c’est le moment de croire au Père Noël).
Laisse ta place à Nadine et c’est tout
L’égalité hommes-femmes dans les Comex, on y est ?
L’association SISTA dresse un premier bilan de la loi Rixain qui impose aux entreprises de plus de 1000 salariés de compter au moins 30 % de femmes au sein de leurs instances dirigeantes à l'horizon 2026.
Si les chiffres actuels sont plutôt en ligne avec l'objectif, en grattant un peu, l’association a découvert que les progrès sont parfois artificiels. Pour atteindre l’objectif, des entreprises ont augmenté de manière importante le nombre de sièges à leur comité exécutif et attribué les nouveaux à des femmes sans leur garantir davantage d’accès aux postes stratégiques.
On garde les mêmes, on rajoute Patrick et Hervé pour contrebalancer les deux nouvelles et le compte estbon !
Connaissez-vous la loi de Goodhart ? Elle nous dit que lorsque la mesure devient l’objectif, elle cesse d’être une bonne mesure. Exemple : lorsqu’une note ou un classement devient un objectif, la triche apparaît et fausse la mesure.
Allez Arnaud, on arrête les tours de passe-passe et on s'y met de bon cœur ?
Loup y es-tu ?
Dans une forme de cancel culture économique, les Français s’inquiètent de la situation financière du pays, sans vouloir en accepter les remèdes.L’économiste Pascal Perri pointe ce paradoxe qui nous paralyse.
Car dans leur budget de l’État idéal, les Français indiquent vouloir diviser par deux les dépenses sociales et baisser de 60 % le budget de la retraite, dans une conception très régalienne. Pourtant, s’ils veulent baisser les dépenses de la Sécurité sociale, ils refusent de voir baisser les remboursements de certains médicaments. S’ils s’inquiètent de la pérennité du système de retraite, ils ne veulent pas des réformes proposées.
Élus, citoyens (les plus riches comme les autres), entreprises, personne ne semble décidé à prendre sa part… Que nous arrive-t-il ? Serions-nous pourris gâtés, sans sens de l’exemplarité ? Ou attendons-nous d’être au bord de la falaise ? Peut-être qu’à force de hurler au loup tout le temps, nous ne savons plus vraiment quand il est là. Ou pas. Ahouuu !
Paris de Janeiro
Où nos enfants iront-ils chercher la fraîcheur ?La hausse de la température à laquelle la France doit s'adapter, 4°C en 2100, ne sera ni uniforme ni régulière. C’est le scénario établi par Météo-France pour guider le plan d’adaptation.
Les températures en France augmentent plus vite que leur moyenne mondiale. La hausse affecte plus les Alpes et le sud-est que le nord-ouest (adieu les randonnées rafraîchissantes !). Elle est plus élevée en été qu'en hiver. Les cumuls de précipitations restent stables (ouf plus jamais 2024 ?!). Elles augmentent l’hiver et diminuent l'été, ce qui réduit leur utilité.
Alors, comment s’habiller ? Allez voir les cartes instructives de Météo France. Dieppe ne deviendra pas Agadir, ni Paris, ni Montpellier, rangez vos transats, brûlez vos skis dans vos poêles et déchirez vos cartes postales. Le réchauffement aggrave tous les risques et oblige à choisir ce qu'on protège et ce qu'on abandonne.
Atténuation et adaptation : dans tous les cas, il faut se retrousser les manches !
Free Hugs pour 2025
Chers lecteurs, nous vous annonçons que seuls 3 % de nos compatriotes estiment que la société française est propice à leur épanouissement.
Nous sortons à vrai dire assez déprimés (et ce n’est pas notre habitude) de la lecture de la grande enquête de la Fondation Jean-Jaurès qui mesure l'ampleur du déclinisme en France. C'était mieux avant et c'est mieux ailleurs pour les 2/3 de nos concitoyens !
Une grosse fatigue collective et individuelle qui s'explique par la dislocation de tous les liens sociaux.
58 % des Français pensent que les liens entre agents et usagers se dégradent, 55 % entre voisins, 54 % entre générations, 40 % entre collègues… La permacrise qui affecte les Français dans leur rapport à eux-mêmes et au monde est une crise de l'absence (de lien social).
A la fin d'un cycle épuisant d'accélération des cadences et des rythmes de vie et de numérisation sauvage, comment rétablir une société du liant ? Marier le désir confus de réhumanisation, de partage, de solidarité avec l’urgence des livraisons d’Amazon et les échappatoires sur TikTok ne sera pas facile.
Allez, résolutions 2025 : on participe à la soirée de Noël du bureau, on fait un peu la conversation au vendeur et on dit bonjour à la dame. C’est pour la France.
Bon week-end, Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Jean Gaboriau, Pierre Girard, Chloé Secnazi,Jérémie Viel Secrétaires de rédaction : Wendy Röltgen, Irène Miquel
Ont collaboré à ce numéro :Oualid Essaid, Marie Guilbart, Carine Lesigne,Stéphanie Nadjarian, Mathieu Noguès, Yves Pizay, Paul Puechbroussou, Romain Thievenaz
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.