En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette deuxième semaine de chaos, les associés de Kéa bravent les orages et cherchent la lumière parmi les faits suivants :
Faites vos jeux
La politique industrielle est un art bien périlleux. Le chant heureux de la réindustrialisation a été troublé cette semaine par la tribune de deux chercheurs sur le retour général des politiques publiques industrielles. En effet, cela entraîne une soif intense de capitaux à un moment où ces derniers se font rares et chers.
Pour renforcer nos secteurs stratégiques, permettre la transition verte de nos sociétés et économies, prendre part à la révolution de l’intelligence artificielle ou encore nous doter de capacités de défense au bon niveau, nous devons manier nos ressources avec force précaution. Une mauvaise allocation du capital, écueil classique de la politique industrielle, serait ici fatale.
Énoncer clairement les objectifs, concentrer les capitaux sur les cas qui justifient le plus l’intervention de l’État, mettre en œuvre une gouvernance plus resserrée, sont des pistes évoquées pour faire la chasse au gaspi. Et certains l’entendent : les investissements du Plan France 2030 (30 milliards d'euros déjà alloués sur 54) sont déployés dans le cadre de stratégies territoriales bien définies.
Allouez, gentils allouez (bien).
Un paysage de pays sage
Nouvelles énergies, diversification des cultures et aménagements urbains : la lutte contre le réchauffement climatique va profondément bouleverser nos paysages. Projetez-vous en 2050.
La joue collée contre la fenêtre du TGV, le regard au loin, vous admirez la campagne française qui défile sous vos yeux. Comme dans un récit d’Alphonse Daudet, les éoliennes, moulins des temps modernes, réinvitent l’énergie dans votre horizon. Les cultures plus diverses, mieux boisées et les dômes verts des méthaniseurs composent une mosaïque dont la colorimétrie vous amène au rêve.
Le sommeil est là, mais déjà, le roulis du train ralentit et marque l’entrée en ville : verte, verticale, forte d’une résilience nouvelle. Davantage de couleurs, de silence, d’odeurs : l’image d’Épinal d’un monde plus propre est peut-être devenue réalité.
We had a dream.
L'art de la paix
Dans un contexte géopolitique de plus en plus instable, la revue Foreign Affairs ressort du placard la vieille théorie de la paix et étudie le risque d’un retour de Donald Trump.
Formulée par Thomas Paine en 1776 puis par Emmanuel Kant en 1795, la théorie la plus durable des relations internationales est accommodante : elle énonce que les démocraties ne se déclarent pas la guerre, que ce soit pour des raisons politiques (séparation des pouvoirs, représentation des citoyens, transparence des débats) ou économiques (business et échanges).
La guerre froide avait conforté ce code de conduite en érigeant le capitalisme contre le communisme. La fin du 20e siècle ne l’a pas (ou si peu) mis à mal. Et notre nouvelle guerre froide lui redonne du lustre, en opposant démocraties et autocraties – cf. les discours de commémoration du débarquement en belle piqûre de rappel. Le retour de Trump pourrait toutefois faire sauter cette digue. Digue qui avait résisté à son premier mandat malgré des tensions certaines.
Choisissez vos ennemis.
Paris est une fête
Qu’importe la météo, l’été des J.O. sera beau ! À l’approche des Jeux Olympiques, la France se met sur son 31 et réserve ses meilleurs spots aux différentes épreuves : escrime au Grand Palais, équitation au château de Versailles ou encore tir à l’arc aux Invalides.
Si l’organisation n’est pas forcément notre fort, la recherche de l’esthétique aura été le fil rouge de ce programme « à la française ». La préparation de ces jeux populaires sera l’occasion de faire descendre dans la rue, à côté du sport, la culture dans ce qu’elle a, à la fois, de plus français et de plus universel.
En témoignent une cérémonie d’ouverture à même les quais de Seine, orchestrée par le très talentueux metteur en scène Thomas Jolly, ou encore la danse des jeux, conçue par Mourad Merzouki pour être partagée de la maternelle jusqu’aux universités. Alors, à un mois d’offrir ce spectacle au monde entier, soyons fiers de l’esprit français et laissons la place aux principaux artistes concernés.
Pour la beauté du geste.
L'inspiration de la semaine - Meet me halfway
Cette année, aux Rencontres Économiques d'Aix-en-Provence, point de Sainte-Victoire, mais désarmement des violences. Plus que jamais, les Rencontres portent haut leur nom et, si les politiques français restent sur la réserve, gageons que les éclairages internationaux toujours plus nombreux et la diversité des intervenants ouvriront les horizons.
Et pour ne pas faire de l’apaisement – thème de cette nouvelle édition – un vœu facile et pieux, souhaitons que ces échanges contribuent à en créer les conditions. À bâtir du consensus autour des questions démographiques, financières, d’innovation, de modèles et de travail. À donner l’impulsion d’une action collective capable de mouvoir nos sociétés, de leur redonner confiance en un destin scientifique, technologique et écologique.
« Débattre, c'est argumenter pour ne pas se battre », pour reprendre le philosophe des sciences Étienne Klein.
Des rencontres. Un projet commun. Dès le premier soir ?
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Pierre Girard, Mathieu Noguès, Romain Thievenaz
Secrétaires de rédaction :Paul Puechbroussou, Wendy Röltgen
Ont collaboré à ce numéro :Sophie Combes, Thibaut Cournarie, Oualid Essaid, Marie Guilbart, Tom Jacques, Carine Lesigne, Irène Miquel,Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.