En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chers lecteurs,
En cette semaine de sortie du dernier album des Rolling Stones, les associés de Kéa can get satisfaction et n’ont pas de Sympathy pour the Devil. Mais ils pensent toujours à la paix, Shalom-Salam.
Pub à la Nature
Loin des discours cataclysmiques et effrayants, le meilleur moyen d’encourager le sauvetage de la nature n’est-il pas tout simplement d’en faire l’expérience esthétique et émotionnelle ? C’est (presque) la conclusion d’une étude menée par 2 professeurs et chercheurs du Centre d’Economie et d’Environnement de Montpellier. Après une exposition virtuelle à la nature (via une vidéo de 12 min), les individus sont davantage susceptibles de faire des dons à des associations de protection de l’environnement et d’adopter des comportements respectueux. Le succès de l’expérience est d’autant plus important chez les personnes qui déclarent une conscience écologique faible. Puisque les individus sont particulièrement sensibles au contexte dans lequel ils prennent leurs décisions, les chercheurs imaginent ainsi que les décideurs publics pourraient donner des coups de pouce / nudges à ces comportements vertueux, en exposant davantage les urbains à la nature réelle ou virtuelle (images sur les colonnes de tri, bus, tramways ou multiplication des espaces verts, murs végétalisés). Allez Nature secoue-moi, sinon la pulpe, elle reste en bas !
Make Europe Great again
On dirait bien que l’Europe se régénère : en effet, cette semaine, les bonnes nouvelles viennent de Pologne et du Portugal. Dans une Pologne au bord de l'illibéralisme et d'un Poloxitsans le dire, et malgré un combat très inégal, la coalition pro-européenne gagne les élections législatives grâce au vote des jeunes et des femmes – contre l’idéologisation des programmes scolaires et l'interdiction de l'avortement. Les mutations sociales de fond l’ont emporté sur la toute-puissance du PiS, qui reste très puissant. Le Portugal, sorti d'une crise profonde, devient le bon élève de l'Europe. Il sort de l'austérité et investit son budget excédentaire dans l'éducation, la santé et le logement. Il paraît que les Allemands jalousent désormais la France. Ils devraient le dire à nos compatriotes. Vous reprendrez bien un peu de pasteis de nata ?
C'est pas demain la vieille
Alors que la population française vieillit, les femmes de plus de 50 ans (une sur deux) sont encore largement invisibilisées et cornérisées. Dans les films et séries où seuls 8 % des rôles leur sont attribués ; dans les publicités qui nous entourent – y compris pour des produits anti-âge ! Et aussi dans le monde de l’entreprise :71 % des quinquas se retrouvent en temps partiel subi à partir de 50 ans, victimes de clichés persistants sur leur qualification, leur manque d’agilité ou encore leur coût. Ceci générant tout de même un énorme manque à gagner, d’excellentes candidatures étant souvent éliminées d’office. La solution ? Au sein des « activistes du vieillissement » interrogées par Le Monde, on imagine, au-delà d’actions de pédagogie, une loi obligeant les entreprises à prendre leur part de responsabilité. Certaines choisissent l’humour pour lutter contre les stéréotypes : le collectif d’artistes « C’est pas demain la vieille » parodie des images de mode ou de film, le magazine « J’ai piscine avec Simone » donne de la visibilité aux femmes de plus de 50 ans. Et comme dirait Sophie Dancourt, qui est l’une des pionnières de « l’âgisme » : au fait, « vieille », c’est à quelle heure ?
Réindustrialisation, comment qu'on fait ?
Les Echos se penchent sur les conditions de la réindustrialisation en France. La relance du nucléaire a attiré l'attention sur le besoin pressant d'ingénieurs (6 000 par an pendant les 20 prochaines années pour ce seul secteur), et sur la question de la manière de les faire venir, de les retenir, en soulignant le succès des allègements de charges sur leurs salaires, qui sont aujourd'hui discutés. Mais ne faut-il pas également les former ? Le directeur du CNAM insiste sur l‘indispensable transmission des solutions d’IA dans les procédures industrielles, pour une ingénierie durable et une transition réussie. Ce qui requiert aussi un effort de formation pour les seniors. Plus cocasse, une tribune de députés républicains, flirtant avec les thèses du « grand remplacement », souligne l'importance d'une relance de la natalité pour dénoncer le mauvais palliatif que serait l'immigration. Mais, là, tout de suite, on fait quoi dans l'hôtellerie-restauration et dans le BTP ? On embauche des bébés ?
La Gen-Z semble être une génération déchirée dans son rapport au travail. En effet, les jeunes haut-diplômés se radicalisent dans leur rapport à l’emploi, et 2 enquêtes montrent que les dirigeants et les DRH disent chiche ! 67 % des lauréats d’écoles de commerce et d’ingénieurs seraient prêts à gagner moins pour avoir plus de temps de loisir (même ceux des écoles de commerce, c’est dire !), les trois quarts d’entre eux jugeant souhaitables le renforcement des indicateurs extra-financiers des entreprises, l’extension du télétravail, la semaine de 4 jours et l’essor du management de transition. Loin du déni, les DRH sont 87 % à admettre que le travail a perdu sa place centrale dans la vie et s’attendent à ce que cela ait de forts impacts sur leur entreprise. 72 % d’entre eux souhaitent même la semaine de 4 jours (les DRH, ces travailleurs comme les autres). Au sein de ces évolutions, le management intermédiaire est frileux, depuis qu’il a observé, à la faveur du Covid, qu’il était l’échelon tampon de ces nouvelles flexibilités. Les choses ne sont pourtant pas aussi simples. La rémunération reste le critère n°1 de ces jeunes diplômés et ceux qui détiennent des diplômes moins prestigieux n’entendent pas encore renoncer à une promotion sociale et économique. De loin, on pourrait dire que la Gen-Z est pleine de contradictions, mais ce genre de déchirement n’est-il pas le propre d’un moment de transition ?
NB : Ce bulletin est rédigé par les équipes de Kéa Bonne lecture,
Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Chloé Secnazi, Pierre Girard, Jean Gaboriau, Mathieu Noguès
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Wendy Röltgen, Laura Istace
ont collaboré à ce numéro : Stéphanie Nadjarian, Thibaut Cournarie, Yves Pizay, Benjamin Toison, Romain Thievenaz, Alexis Heuls
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kea est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable