En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
Ce qui nous unit, une ile, Kéa (Grèce, Europe, Latitude 37° 36′ 17″ N, Longitude : 24° 19′ 38″) … Une île comme la possibilité de construire ensemble un futur souhaitable dans un océan de possible
En cette année de nouveau départ, calendaire comme au gouvernement, les associés de Kéa sprintent sur le fil de l’actualité et vous rapportent les faits suivants :
2024, année géo-économique ?
De quoi sera faite l’économie en 2024 ? Premier facteur de risque : la géopolitique. Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale nous n’avons eu autant de conflits entre Etats souverains. Et rares sont les moments où autant d’électeurs sont appelés aux urnes en même temps (60 % du PIB mondial ira aux urnes dans l’année, dont les Etats-Unis, l’UE et Taïwan). C’est une situation qui, jusqu’à présent, ne perturbe pas les marchés outre mesure, ceux-ci se portant plutôt bien comme le souligne l’économiste Patrick Artus. Alors, crise ou pas crise ? Le commerce mondial est en berne et les marges fiscales des Etats sont faibles. Si le pic d’inflation semble derrière nous, le dialogue entre la croissance et la politique monétaire sera essentiel pour éviter une récession : les taux d’intérêts devraient ainsi avoir atteint leur point haut et entamer leur descente. Une bonne nouvelle pour les entreprises françaises dont le taux d’endettement est particulièrement élevé. Bilan d’après l’Insee : des prévisions de croissance quasi nulle, modérant la dynamique de création d’emplois entamée en 2019, mais des gains de pouvoir d’achat pour les ménages, les salaires évoluant en moyenne plus vite que l’inflation. Finalement, entre les espoirs de croissance et les risques de récession, c’est la thèse de l’« atterrissage en douceur » qui semble prévaloir pour 2024. En attendant un prochain redécollage ! PNC, aux portes !
Coup de lifting
La Politique n’attend pas le nombre des années. La presse internationale, admirative ou sceptique, rend hommage au spectaculaire rajeunissement des politiques français (Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Jordan Bardella, Marion Maréchal, etc.). De quoi ce formidable rajeunissement est-il le signe, alors que Joe Biden, lui, a l’âge cumulé d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal ? Dans un pays vieillissant, où le vote est majoritairement celui des plus âgés, force est de constater que la jeunesse n’est pas un défaut et que la France lui fait confiance. La génération des quinquagénaires, issus des appareils, est contournée, le cursus honorum déjoué au profit de ce que Léon Blum appelait des « qualités générales d'intelligence et de caractère ». La compétence politique semble désormais préférée au savoir des technocrates. Un pari sur l’audace et la capacité à bousculer les vieux débats et les vieilles postures. La jeunesse n’est pas qu’un mot.
CES pas sorcier
Le CES de Las Vegas fait son grand retour. L’I.A., notamment générative, y est sur toutes les lèvres avec la promesse d’être bientôt accessible au grand public. Des nouveaux smartphones seront ainsi présentés avec traducteur de communications en temps réel, synthèse d’e-mails ou filtre de coups de fil. Même les lave-linges seront bientôt I.A. compatibles. La santé est l’autre grand thème du salon. Au programme : un gant pour stabiliser les tremblements de la main ou des lunettes intelligentes pour retrouver la vue après une dégénérescence maculaire. Le futur arrive plus vite que prévu ! Les start-ups françaises seront bien représentées : 150 entreprises ont fait le voyage (et c’est la première plus grosse délégation hors Etats-Unis – cocorico !), avec des innovations qui vont du ski urbain électrique au sèche-cheveux à infrarouge de L’Oréal. Après une année compliquée, le mariage de la France et de la Tech pourrait bien avoir lieu (devant Elvis, s’il vous plaît).
«L’Etat contre le citoyen
François Sureau traque sans relâche nos faiblesses collectives dans la défense de l'Etat de droit qui fait pourtant de la France « un des derniers Etats civilisés ». Dans une magnifique et mordante communication à l'Académie des Sciences Morales et Politiques, il explore tous les biais d'un recul qu’il juge mortifère. L'inflation législative et l’incessante modification des normes (le Code Pénal a été modifié 133 fois en 10 ans, portant le nombre d'infractions à 16 374 contre 500 en 1810) échouent à maintenir la paix civile par la contrainte. Le droit commun recule sous l'effet délétère de l'état d'urgence qui a transféré à l'administration les pouvoirs de juge judiciaire. L'ordre prévaut sur le droit, autorisant une justice de l'intention, traquant les opinions et les manifestations dissidentes. La détention provisoire et les sentences de l'opinion dévorent la présomption d'innocence. En France, comme en Russie, en Chine ou presque partout, « les citoyens ne devraient pas craindre leur gouvernement, c'est le gouvernement qui devrait craindre ses citoyens » Montesquieu.
J'espère, donc je suis
En ce début d’année 2024, certains se prêtent à un exercice d’un genre un peu oublié : l’espérance. Ainsi en va-t-il de Nicolas Truong, qui nous invite à distinguer fin d’un monde et fin du monde et à voir dans les changements actuels le devoiret la perspective, déjà réelle, d’une action citoyenne et publique renouvelée. Dans les Echos, l’économiste Philippe Aurain rappelle, de son côté, que les crises récentes ont été génératrices d’avancées technologiques spectaculaires (ARNm, progrès majeurs dans la production et le stockage de l’énergie, etc.), et que les dépenses de R&D atteignent des records partout dans le monde. Le bond de l’intelligence artificielle, les avancées en matière de quantique augurent d’une 5ème révolution industrielle qui pourrait tout changer, en mieux : une énergie propre abondante, un choc de productivité inédit, la technologisation des sciences du vivant, etc. L’univers des possibles donne le vertige. Et la question pourrait ne plus être celle de notre survie, mais de notre rôle et de notre attitude dans ce nouveau monde. 2024 ou l’espoir militant ? Aux armes, citoyens, et encore bonne année !
Bonne lecture,
Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Jean Gaboriau, Mathieu Noguès, Chloé Secnazi, Pierre Girard
Secrétaires de rédaction :Marie Guilbart, Wendy Röltgen
ont collaboré à ce numéro : Thibaut Cournarie, Alexis Heuls, Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay, Romain Thievenaz, Benjamin Toison
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
NB : Ce bulletin est rédigé par les équipes Kéa
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kea est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable