Astro, mytho, ravito - Bulletin du 18 avril 2025
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Bulletin #132 de la semaine du 18 avril

Bulletin 132 du 18 avril-1-1

En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.

Chères lectrices et chers lecteurs,

En cette semaine du marathon de Paris, les associés de Kéa ont couru à 5 minutes par kilomètre, ont bu 2 litres d’eau, en ont perdu 3, se sont arrêtés 4 min 30 secondes et 2 centièmes au ravito, et ont fait 12 slides d’analyse de leurs performances. A peine essoufflés, ils vous proposent quand même le décryptage des 5 faits suivants :

Euroscope

 

Cette semaine, les astres (et le CEPII) vous guident dans la relation d’interdépendance devenue toxique avec votre grand amour américain.

 

Amour

N’oubliez pas que vous êtes irrésistible. Votre bien-aimé états-unien est 4 fois plus dépendant que vous pour les produits et biens, dans une galaxie de secteurs très variés. Mars est contrarié. Donald aussi. Mais ne vous réjouissez pas trop vite, Jupiter est en gémeaux, vous restez dépendant de 20 produits américains dont la moitié sont classés stratégiques, en particulier dans la chimie et pharmacie (quand on parle de dépendance 😊)…

 

Argent

Ce mois-ci, vous réalisez que si vous voulez prendre votre indépendance, il va falloir investir, en particulier dans les services. Sur ce point, votre ex US n’évoque jamais de tarifs et veut poursuivre la relation. Pour cause, il est largement excédentaire, en tire profit, en particulier dans certains secteurs où il domine, comme le Cloud. Vous êtes sous emprise, la relation est même parfois même abusive (pensez au consentement avec le Cloud Act – version céleste du Patriot Act !).


Travail

Pour vous en sortir, une seule solution : oubliez pour un temps l’amour et concentrez-vous sur le travail, en mettant les bouchées doubles.

Climato Mytho

 

La propagation de la désinformation climatique dans les médias est-elle la nouvelle maladie ultra-contagieuse du siècle ?

 

Nous vous proposons un point sur la situation épidémique du pays. Le récent rapport d’un collectif d’ONGs détecte 128 cas de désinformation sur le climat au premier semestre 2025 en France, à la télévision et à la radio.

 

Les premiers agents pathogènes sont (surprise !) Sud Radio & CNews (qui cumulent 40 et 26 cas avérés). Les autres médias ont aussi du mal à résister et FranceInfo: a ainsi partagé 9 fake news « climatiques » sur la même période. L’analyse du virus livre deux enseignements : d’abord, les pics de propagation arrivent lors d’évènements politiques majeurs – attention donc à bien se protéger pendant ces périodes charnières – ensuite, la désinformation passe à 61 % par de l’encouragement à l’inaction (« la voiture électrique, ça ne sert à rien ») et à 24 % par le discrédit des messagers de la transition (« oui, mais Sandrine Rousseau… »).

 

Et cela a des conséquences à long terme sur notre organisme : le nombre de climatosceptiques en France est passé de 18 % en 2020 à 35 % en 2023, selon un rapport de l’ADEME. Le sujet est donc on ne peut plus brûlant.

I need Euro, a Euro is all I need

 

Et si l’euro remplaçait le dollar ? Et l'Europe devenait le centre de la confiance du monde ? Longtemps impensable, et pourtant. L’administration Trump s’évertue à détruire la confiance dans le dollar. Une opportunité pour l’euro, premier dauphin, que les Américains eux-mêmes se mettent à craindre. Alors, et si vous deveniez le banquier du monde ?

 

Quels avantages ? Économiquement, vous vous financez moins cher et les rendements de vos actifs à l’étranger augmentent. Côté géopolitique, votre risque de change diminue, vos lois et vos cycles financiers influencent le monde. C’est vous le chef.

 

Évidemment, des « privilèges exorbitants » entraînent des « obligations exorbitantes » (c’est pas du Marvel, c’est du Giscard repris par les économistes) : en cas de crise mondiale, il faudra absorber les pertes financières, comme le ferait un assureur (ex : en 2007-2009, les transferts de richesse des US vers le reste du monde ont représenté environ 20 % de leur PIB). Aussi, tout le monde s’arrache votre monnaie pour détenir un fragment de la confiance du système-monde… entraînant un déficit commercial permanent. 

 

Nous n’y sommes pas encore. L’euro est bien le premier prétendant au dollar, mais souffre de failles structurelles qu’il lui faudra corriger. Tous les enfants le savent : quand tu es la banque au Monopoly, c’est quand même plus facile de gagner. Ehehe

Dis-moi oui mais non

 

À la diversité, les Français disent oui sans râler.

 

Dans une enquête menée en mars par IPSOS, les Français réaffirment leur attachement aux politiques de « diversité et inclusion » (D&I) dans les entreprises et 77 % souhaitent leur maintien au moment où elles sont malmenées aux États-Unis.

 

Pour les Français, elles ont un impact positif aussi bien d’un point de vue clientèle qu’en interne : sentiment d’appartenance, bien-être au travail, relation avec les collègues… Ces politiques mises en place ces dernières années sont considérées comme bénéfiques pour les femmes, les personnes handicapées et les personnes LGBT. Gare aux entreprises qui souhaiteraient s’en écarter, les Français seraient sans pitié : la moitié auraient un peu moins ou beaucoup moins envie d'acheter leurs biens ou services.

 

Bien que plus forts au centre et à gauche de l’échiquier politique, ces constats semblent trans-partisans, remettant en cause nos idées préconçues.

 

Diversité au bureau, oui, diversité dans le bureau de vote on verra.

La 3e guerre mondiale n'aura pas lieu

 

…et c’est un spécialiste qui nous le dit. Dans un ouvrage paru cette semaine, Frédéric Encel, politologue, démonte point par point les raisons supposées de l’imminence d’un conflit généralisé. On a pris des notes :

1 – Historiquement, il est extrêmement rare qu’un régime prenne le risque fou de disparaître pour mener à bien sa politique du pire, mises à part quelques très rares exceptions (IIIe Reich et État islamique). Ce qui rend de fait la dissuasion nucléaire diablement efficace.

2 – Les alliances entre pays sont de plus en plus rares et l’OTAN, dernier des Mohicans, en petite forme. Donc, si les visées impérialises de Poutine peuvent sérieusement perturber l’ambiance, une escalade à la 1914 sur tout le sol européen devient relativement improbable.

3 – Les populations civiles ne veulent plus de sacrifices, qu’ils soient financiers ou humains. Le sang et les larmes sont d’un autre temps.

 

Et si vous n’étiez pas encore convaincus, fiez-vous à la position de Tonton Donald (qui, de fait, décide un peu pour nous tous) : la guerre n’est jamais un bon deal.

 

Entreprises, gouvernants, citoyens, vous pouvez donc reprendre une activité (presque) normale ! Breathe baby breathe.

Les associés de Kéa

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LIEN D'INSCRIPTION

N°132 du 18.04.2025

Rédactrice en chef : Sophie Combes Rédacteurs : Jean Gaboriau, Romain Thievenaz, Mathieu Noguès, Chloé Secnazi

 

Secrétaires de rédaction :

Irène Miquel, Wendy Röltgen

Ont collaboré à ce numéro :

Pierre Girard, Marie Guilbart, Oualid Essaid, Carine Lesigne, Stéphanie Nadjarian, Paul Puechbroussou, Jérémie Viel

Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer

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Kéa, 3 rue Danton, Malakoff, France 92240, France

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