En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de descente d’air polaire, les associés de Kéa ne prennent pas de moufles pour vous livrer les faits suivants :
Ceinture, bretelles et portefeuille
Pour lutter contre le réchauffement climatique… deux mesures valent mieux qu’une. Alors que les pays signataires de l’Accord de Paris déploient leurs efforts pour réduire leurs émissions, une étude publiée dans la revue Science montre que, parmi 1 500 mesures pour le climat mises en place dans 41 pays, seules 4 % seraient vraiment efficaces… mais qu’elles participeraient en moyenne à une réduction de 19 % des émissions de CO2 lorsque appliquées !
Il en ressort, par ailleurs, que les baisses notables d’émissions seraient toujours le fruit d’au moins deux actions distinctes et complémentaires, avec une mention spéciale pour les mesures de tarification. Ainsi, le Royaume-Uni a vu ses émissions baisser fortement en 2015, grâce à la combinaison d’un prix plancher sur le carbone, de subventions pour les énergies renouvelables et de la programmation de la fermeture de centrales à charbon. Deux pierres pour un coup.
Draghing Europe
Le rapport Draghi pose un diagnostic sévère sur notre économie et une question fondamentale : quel modèle pour l’Europe ? Car le constat du décrochage de la compétitivité européenne est alarmant.
Alors aux grands maux, les grands remèdes. L’ancien président de la BCE propose un « plan Marshall multiplié par deux », un « whatever it takes » budgétaire pour refaire briller l’étoile européenne.
Un tel plan est-il réaliste ou relève-t-il de la science-fiction ? Nicolas Doze et Jean-Marc Daniel soulignent l’optimisme utopique de vouloir mobiliser 800 milliards d’euros par an de dette européenne vu l'état économique, politique et administratif de l'UE et sa démographie. Car le baby-boom de l’époque du plan Marshall est devenu le papy-boom d’une Europe vieillissante. Plutôt que de recourir à la dette, ils recommandent donc de s’appuyer sur l’épargne des seniors et d’optimiser le travail, devenu ressource rare. Si le diagnostic est unanime – l’Europe va mal – nos dirigeants peinent à s’accorder sur le remède à administrer. Jusqu’ici tout va mal ?
Le pire des sens
La résilience a perdu son sens. Par une inversion quasi darwinienne, le mot a fait son chemin jusqu’aux livres de développement personnel comme capacité naturelle et individuelle à faire face aux catastrophes, une résistance solitaire à toute épreuve dans une théorie du bonheur par le drame.
Boris Cyrulnik, auteur et neuropsychiatre français qui a participé à la construction de ce terme dans les années 80, ne cache pas son désarroi et se fend d’un nouvel ouvrage, Les Deux Visages de la résilience, pour rétablir sa définition. Car, dans sa conception, le mot désigne davantage une reconstruction progressive après un traumatisme, rendue possible par des relations humaines positives qui se vivent dans un écosystème capabilisant. Autrement dit, l’État, le village ou la famille sont autant d’environnements qui permettent de se reconstruire et de développer notre résilience. Autre organisation collective pour la renforcer : les communs, qui regroupent différentes parties prenantes autour d’un objectif partagé. Seuls on va plus mal, ensemble on va plus loin !
Made in Africa
Les relations sino-africaines reprennent des couleurs. Alors que la Chine reçoit (en grande pompe) 50 dirigeants africains, à l’occasion du FOCAC (Forum sur la coopération sino-africaine), un petit historique s’impose.
Dans les années 60, la Chine fait de l’Afrique le laboratoire de sa politique de puissance, passant de l’aide sanitaire à d’énormes investissements d’infrastructures qui culminèrent à plus de 28 milliards de dollars en 2016. Mais, depuis, le flux s’est tari. La Chine a vu son économie ralentir et l’Afrique a fait connaître ses réticences au surendettement, préférant des investissements industriels directs. C’est donc au politique de prendre le relais : vente d’armes, sécurisation des approvisionnements, des personnels et des investissements (casques bleus, sociétés de sécurité).
Bref, la Chine devient une puissance géopolitique comme les autres. Dans ce cadre, elle rouvre le robinet et promet cette semaine 50 milliards de dollars sur trois ans. La lune de miel peut reprendre !
This week in Europe - Games not over
My dear Tony, how did you do it?! The Games are over and what a success! The Guardian newspaper congratulated France this week for the Olympics and the Paralympics. Incredible.Whatever I read or hear about Paris 2024, I only see the high praise for France in our usually very biased English press. And the same goes in Spain, Germany, the US and all over the world! How did you do it?! According to your French companions, local associations were key to mobilizing more than 45 000 volunteers in the middle of the sacrosanct month of August. Meanwhile, this summer in the UK, we had our own urban games having to deal with very violent, unexpected riots and upcoming austerity. For once, roles were reversed. Let’s just hope you can keep the party going and let your gloominess drown in the clean Seine.
Party on, Garp, Party on!
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Pierre Girard, Chloé Secnazi,Yves Pizay, Jérémie Viel
Secrétaire de rédaction : Paul Puechbroussou
Ont collaboré à ce numéro :Sophie Combes, Thibaut Cournarie, Oualid Essaid, Carine Lesigne, Stéphanie Nadjarian, Romain Thievenaz , Marie Guilbart, Irène Miquel
Directrices de la diffusion : Iliana Ohleyer, Wendy Röltgen
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.