En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de célébration d’Aya Nakamura, les associés de Kéa fredonnent gaiement djadja et vous décryptent les faits suivants :
No woman no cash
Plus les publicités proposent une représentation positive des femmes, plus leur impact business est fort. Le GEM (Gender Equality Measure), outil d’Ipsos qui évalue l’image des femmes véhiculée par la publicité dans le monde, nous montre que les femmes sont encore trop souvent représentées dans des rôles « traditionnels ». Seulement 5 % des publicités les mettent en scène dans des situations « rupturistes » : athlètes, chefs d'entreprises, ingénieures, chercheuses… (ça, c’est de la rupture ! Yeehaa). Et les annonceurs ont bien tort : une représentation positive génère un boost de 24 % sur le déclenchement d’un achat et renforce de 28 % la relation long terme avec une marque. Et l’on connait l’impact majeur de la publicité et des médias sur les représentations ! Chers dirigeants, si vous ne le faites pas pour la cause, faites-le pour la money ?
Les calculs sont pas bons, Kévin
Notre maison devient inhabitable… mais nous n’avons pas vraiment les moyens de la retaper. C’est en substance le message adressé cette semaine par la Cour des Comptes. D’un côté, elle brise le tabou de l’immensité des efforts financiers à consentir pour adapter nos infrastructures au réchauffement climatique en cours – une « terre inconnue » que nous avons collectivement refusé de prendre à bras le corps jusqu’à présent (contrairement aux actions de réduction de nos émissions)… tant le faire aurait été un aveu d‘échec à inverser le cours des choses. De l’autre, elle est plus alarmiste que jamais en ce qui concerne nos comptes publics, que les crises sanitaire et énergétique ont fini de grever, tandis que les hypothèses sur lesquelles sont construites nos prévisions optimistes d’un retour à 3 % de déficit du budget public en 2027 sont jugées largement surestimées. Allez, maintenant les gars, démerdenzizich !
Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
Aucune puissance ne parvient plus à ordonner le monde, pas même dans son traditionnel pré carré. Ni la France en Afrique de l’Ouest, ni les États-Unis, tuteurs impuissants d’Israël. Le monde, successivement bipolaire, puis unipolaire, n’est pas devenu multipolaire, mais plutôt a-polaire. Le retrait d’Afghanistan en 2021 a scellé le repli américain. Tout fout le camp ! Le soutien à l’Ukraine dépend de la tactique des Magas, deux porte-avions américains n’intimident pas les étranges manœuvres « de paix » sino-russo-iraniennes dans le golfe d’Oman, alors que les Houthis, alliés de l’Iran, menacent le commerce chinois à quelques encablures. La puissance négative de la Russie exploite le chaos. Europe, lève, lève-toi !
C'était mieux demain
L’écologie n’est pas un nouveau problème mais un défi global qui nécessite une nouvelle approche. Aujourd’hui, elle génère partout d’insurmontables clivages : d’abord entre ceux qui produisent aujourd’hui et ceux qui anticipent la façon de produire demain, entre ceux qui étouffent sous les règles et ceux qui veulent accélérer leur mise en œuvre. Penser la transition comme un bien commun fournit un cadre général à l’intérieur duquel il faut donner à tous les acteurs un avantage à s’engager le premier. Les agriculteurs ne produisent pas seulement notre nourriture, ils protègent la biodiversité et contribuent à la conservation du carbone. Les entreprises ne produisent pas seulement de la valeur, elles organisent la vie des territoires et le travail des hommes. Cette contribution à la transition doit intégrer leurs bilans et leurs calendriers. Après les droits politiques au 19e siècle et les droits sociaux au 20e, le 21e siècle sera-t-il celui des droits du vivant ?
I can buy myself flowers
La scheduling fatigue, ou la fatigue ressentie à organiser des rencontres dans le monde physique est peut-être le symptôme le plus paradoxal de l’épidémie de solitude qui accable notre décennie. Travail à distance, livraisons à domicile et algorithmes qui relient sans véritablement unir propagent la solitude comme par court-circuit le long de nos messageries instantanées. Pathologie du lien social, la « sociose » a ceci d’intellectuellement troublant qu’elle se nourrit de l’hyperconnexion : dans un monde toujours plus dense et connecté, les sondages montrent que nous avons divisé le temps passé avec nos amis proches par deux en 10 ans. Autre cause avancée, celle de la raréfaction des tiers lieux, essentiels à la vie sociale et à l'échange communautaire. Face à ces maux, plusieurs écoles : certains, comme le sociologue américain Ray Oldenburg, préconisent des solutions inspirées du modèle post-soviétique de la vie de quartier, d’autres y voient un marché et multiplient les apps et autres solutions mercantiles, allant jusqu’à proposer la location d’amis. Et l’entreprise n’est pas exempte : lisez notre rapport Les jeunes Français, la valeur du travail et l’entreprise : retisser les liens.
Bonne lecture,
Les associés de Kéa
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Rédacteurs en chef : Sophie Combes et Jean Gaboriau
Rédacteurs : Pierre Girard, Alexis Heuls, Chloé Secnazi, Romain Thievenaz
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Wendy Röltgen
ont collaboré à ce numéro : Thibaut Cournarie, Brice Gaudin, Tom Jacques, Stéphanie Nadjarian, Mathieu Noguès, Yves Pizay, Benjamin Toison
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
NB : ce bulletin est rédigé par les équipes Kéa
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.