En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semainede réconciliation brésilienne et écologique, les associés de Kéa ont en tête un petit air de samba, font une bise à leurs camarades de São Paolo et décryptent les faits suivants :
Au petit bonheur la France
Les économistes sont formels, nous sommes toujours un pays de râleurs. Le « World Happiness Report »,mettant en regard indicateurs économiques et indice de satisfaction de vie des habitants de 143 pays, indique le classement mitigé de la France malgré une dynamique positive depuis 2015. Comme le souligne de manière taquine Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction des Echos,la France se situe bien (contrairement à la légende) devant l’Afghanistan ! Nouvelle plus étonnante, il semble que plus le pays est petit, plus les habitants sont heureux. En témoignent les bons scores des pays d’Europe du Nord (qui ont dans le cœur…). Et l’auteur de suggérer un effet de proximité, à l’heure de la ville du quart d’heure et de la glocalisation heureuse. Le jacobinisme français serait-il donc la cause de tous nos maux ? Pfff… Y’en a marre ! Ce n’est vraiment pas de chance ! Ce pays est impossible à réformer ! Oups… rechute de francitude.
Less is less
Les Français sont-ils écolos ou économes ? 82 % d’entre eux estiment que leur mode de vie est sobre et qu’ils font le boulot là où les entreprises, l’Etat et les banques sont pointés du doigt comme trop passifs. Le baromètre de l’Ademe sur la sobriété des modes de vie en France montre que, pour les Français, la sobriété signifie en réalité et en premier lieu, faire des économies plutôt qu’être soucieux d’écologie. Non possession de voiture, non consommation de viande, seconde main, baisse du chauffage : la liste des comportements adoptés par les Français et pouvant être qualifiés de bénéfiques à l’environnement est longue. L’écologie n’arrive qu’en 2e ou 3e place après la contrainte économique comme motivation d’achat. Est-ce à dire qu’une fois le pouvoir d’achat retrouvé, les engagements seront oubliés ? Devenons riches mais restons sobres !
Pan Pan Cling Cling
La transition vers une « économie de guerre » sonnante et trébuchanteen Europe a débuté. C’est-à-dire une économie dont l’une des priorités assumées est la Défense. Dès mars, Thierry Breton propose à la future Commission une dotation spécifique de 100 milliards d'euros. Les Français et les Allemands qui tergiversent depuis 2017 sur le « char du futur » concluent le 22 mars l’accord qui répartit l'investissement et le travail entre les deux pays et ils veulent appliquer la même méthode à « l’avion du futur ». Industriels français et allemands vont coproduire des équipements militaires en Ukraine. Les réticences politiques et industrielles semblent subitement évanouies. Les Suédois, les Polonais et les autres veulent en être. Si vis pacem, para bellum ?
E-alors ?
Le vote sur l’e-euro – monnaie numérique de la BCE – arrive et qu’est-ce que cela change pour nous ? Tout : le capitalisme financier est à son crépuscule, le lien entre citoyens et banques centrales est rétabli, la BCE s’occupe directement de notre argent puisque les banques privées, qui le détenaient jusqu’ici, ne sont plus utiles. Rien : l’e-euro sera limité en quantité ou directement lié aux banques privées. Entre ces deux extrêmes, Luciano Somoza rappelle les avantages de ce dispositif : souveraineté européenne (face au e-dollar, e-yuan, etc.), rapidité et moindre coût des transactions, mais aussi les risques associés : protection de la vie privée (la BCE saura tout de vous) et le risque cyber à centraliser toutes les données au même endroit. Enfin, la BCE pourrait être tiraillée entre son mandat de lutte contre l’inflation et le besoin de garantir ces nouveaux dépôts des particuliers, objectifs qui pourraient être contradictoires. Que faire ? Candidats aux européennes : emparez-vous du débat !
Votre mission, si vous l’acceptez…
La Société à mission devient un modèle, n’en déplaise à ceux qui pensent le capitalisme impossible à amender. Le 3e étage de la loi Pacte de 2019 crée le statut de Société à responsabilité environnementale, sociale et économique dont les objectifs et « la raison d’être » sont précis, publics et leur réalisation contrôlée. Leur nombre a augmenté de 37 % en un an, de 47 % pour les entreprises de taille intermédiaire et de 33 % pour les grandes entreprises. Ce sont désormais vingt-quatre grands groupes en tout, dont Danone, Enedis ou Clariane (première société européenne à mission), qui adoptent ce statut. Quatre grands groupes et sept filiales d’autres groupes sont cotés. Ce sont 905 000 salariés, soit 27 % de plus en un an.
Non, la Mission n’est pas Impossible…
Ta Ta TaTATA Ta Tata TA TA Tata Ta Ta TaTa Tidoudou Tidoudou (chantonnez en marquant les accents du rythme avec les épaules).
Bonne lecture,
Les associés de Kéa
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Rédacteurs : Pierre Girard, Jean Gaboriau, Mathieu Noguès, Chloé Secnazi
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel, Wendy Röltgen
ont collaboré à ce numéro : Thibaut Cournarie, Brice Gaudin, Alexis Heuls, Tom Jacques, Stéphanie Nadjarian, Yves Pizay, Paul Puechbroussou, Romain Thievenaz
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
NB : ce bulletin est rédigé par les équipes Kéa
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.