En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine du 80e anniversaire du D-Day, les associés de Kéa débarquent sur les plages de l’actualité et décryptent les faits suivants :
Aies confiance... crois-en moi
La confiance, trésor caché pour redresser la productivité française ! C’est ce que révèle une étude menée dans 19 pays et 20 secteurs d’activité, de 1995 à 2018 par Gilbert Cette, Jacques Mairesse et al. Quels sont les principaux leviers de croissance dans nos économies occidentales de l’immatériel ? L’accumulation et l'échange de savoirs. Rappelons-le, les industries créatives et intellectuelles représentent un quart du PIB français. Or, pour fonctionner, un environnement riche en savoirs a besoin d’informations fiables, de qualité et qui circulent facilement. C’est le rôle du capital social et plus précisément : de la confiance. Le principal enseignement des auteurs, le voilà : plus la confiance mutuelle entre les citoyens est forte, plus les industries intenses en actifs immatériels sont productives. Et la France, en tête des économies immatérielles, pourrait exploiter cet avantage. Les principales études sociologiques montrent pourtant que la confiance mutuelle est précisément ce qui nous fait défaut et altère la qualité de notre lien social français. Si c’est pour la productivité, peut-être qu’on pourrait faire un effort ? Allez, pensez à la money et faites confiance à votre voisin !
Un vote qui en vaut la chandelle
Nos amis britanniques, en quittant l’Europe, s’épargnent un mal de tête pour dimanche prochain. Avec 38 listes, les propositions ne manquent pas. Prenons l’Énergie. Un thème où la cohésion européenne a démontré toute son importance lorsqu’il a fallu, en urgence et tous ensemble, se désaccoutumer du gaz russe. Étonnamment, pour la prochaine mandature, les extrêmes français se rejoignent sur l’idée d’une sortie du marché européen de l’électricité et prônent des solutions toutes deux extrêmes, naturellement, mais diamétralement opposées : 100 % renouvelable avec une sobriété stricte et imposée pour les uns ; retour au fossile pour les autres. Au centre de l’échiquier, toutes les couleurs de l’arc en ciel : du renouvelable, du nucléaire, de l’hydrogène, du techno-solutionnisme mâtiné d’un peu de sobriété… Pas facile de faire un choix éclairé (au charbon ? au solaire ?).
Mieuxcharbonner que décarboner ?
A l’heure où les sondages promettent un triomphe des listes identitaires sur les écologiques aux élections européennes, la nouvelle édition de BrandGagement (le baromètre Kéa & QualiQuanti qui mesure la valorisation de l’engagement des marques par les Français) vient éclairer cette perspective. Si à 88 %, les Français attendent aujourd’hui comme une évidence que les marques s’engagent pour un monde meilleur, il est intéressant de voir où leur cœur tend à pencher ces 3 dernières années : avant tout pour le Made in France (+2 points à 57 %) et la juste rémunération des travailleurs (+3 points à 45 %), tandis que la production respectueuse de l’environnement accuse un sérieux recul (-9 points à 35%). Mais ne pourrait-on pas dire que malgré deux ans d’inflation, de guerre en Ukraine et autres incertitudes, la préoccupation de l’environnement se maintient à 35 % ? Un peu méthode Coué, mais on ne désespère pas.
Ça y est, l’Europe se met au protectionnisme ! Face à la fermeture du marché américain, la Chine lance une offensive vigoureuse sur les pays émergents et sur l'Europe. Or, nous sommes de plus en plus dépendants de Pékin, notamment pour réussir notre Green Deal (batteries électriques, panneaux solaires…). Tout découplage total étant impossible, l'Europe, dont l’ADN est libre-échangiste, et désormais résolue, engage une politique de dé-risking au coup par coup... Ses deux armes sont la politique industrielle, depuis le plan de relance, et le déploiement de normes protectrices : taxe carbone aux frontières, clauses contre le travail forcé et procédures antidumping chinois dans l’éolien, le solaire, le ferroviaire et les médicaments… Refusant les derniers accords de libre-échange malgré l'Allemagne, l’Europe, dont l'excédent commercial a reculé de 150 à 38 milliards de dollars, change son credo.
Allô la France, ici l'Europe - L'Œil du sondeur Bruno Jeanbart
Les derniers sondages avant les élections de dimanche ont été publiés : consultons la boule de cristal des résultats. Comme il y a 5 ans, LR et ses alliés devraient se placer en tête, loin devant les autres partis. La gauche arrivera vraisemblablement ensuite, devançant Reconquête et ses amis mais aussi le groupe du Rassemblement National. Les partis du centre (Renaissance en tête) perdront quant à eux quelques sièges. Pas de recomposition en vue donc, sauf si les partis d'extrême droite réussissent à s’allier pour peser sur les décisions de la droite modérée. Ces résultats vous surprennent ? Vous pensiez que le RN caracolait en tête ? Pas au niveau européen ! Car l’élection n’est pas nationale. Même si en France, on a fait de ce scrutin un tour de chauffe pour la présidentielle. Même si le RN prétend à un score 2 fois plus élevé que les candidats suivants. Même si côté gouvernement on joue des coudes avec la liste de Raphaël Glucksmann, avec une marge d'erreur qui ne permet plus de savoir qui devancera qui. Les enjeux du scrutin sont fondamentalement européens mais les conséquences sur la politique nationale pourraient donc être profondes. Alors, puisque votre vote compte deux fois : aux urnes, citoyens !
Bonne lecture, Les associés de Kéa
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Rédacteurs en chef : Sophie Combes, Romain Thievenaz
Rédacteurs :Jean Gaboriau, Pierre Girard, Antoine Mahy, Mathieu Noguès, Yves Pizay
Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Irène Miquel, Paul Puechbroussou
Ont collaboré à ce numéro : Thibaut Cournarie, Oualid Essaid, Tom Jacques, Carine Lesigne, Stéphanie Nadjarian, Iliana Ohleyer, Chloé Secnazi
Directrice de la diffusion : Wendy Röltgen
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.