En tant qu'Entreprise à mission, Kéa a décidé de contribuer à sa manière aux grands sujets économiques & sociétaux et propose un décodage inédit.
Chères lectrices et chers lecteurs,
En cette semaine de douches houblonnées Porte de Versailles, les Associés de Kéa brassent l’actualité pour vous et vous servent les faits suivants :
Trans-mission: impossible
Si la crise actuelle nous rappelle la complexité pour nos agriculteurs de trouver repreneurs au sein de leur propre lignée, le problème touche aussi, fait moins connu, nos entreprises. Or, dans un pays où le nombre d’ETI peine à rivaliser avec celui de nos voisins allemands ou italiens, une entreprise qui ne fait pas l’objet d’une transmission familiale se voit sujette aux appétits du marché mondialisé. La difficulté à transmettre son entreprise sape donc ensemble et simultanément la possibilité d’un tissu industriel dense et la souveraineté du pays. Cette problématique ne se limite d’ailleurs pas aux petites entreprises : comme le rappellent François-Xavier Dudouet et Antoine Vion dans leur Sociologie des dirigeants de grandes entreprises, les héritiers sont désormais sommés d’acquérir compétences et expérience avant de reprendre les rênes des fleurons familiaux : leur nom n’est plus un sésame. You’re hired !
No Kidding
Pourquoi ne supporte-t-on plus les enfants ? Après le pain sans gluten et le paiement sans contact, voici le wagon, l'avion, le restaurant et l’hôtel sans enfant. Signe d’un tabou qui saute, alors que 13 % des parents français affirment regretter d'avoir des enfants et que le refus de la maternité s’affiche presque tendance, le phénomène est assez marquant pour faire la une de Libération. Une évolution culturelle qui s’ajoute aux sujets économiques (affaiblissement du quotient familial, vie et foncier de plus en plus chers) et écologiques (spectre d’un futur menaçant) pour expliquer ce désarmement démographique, qui ancre le déclin de la natalité dans la durée et pèsera inéluctablement sur nos économies. Pour autant, l’heure n’est plus aux jugements de valeurs, encore moins au contrôle des naissances. Happy meal vs happy hour ?
Optic 2024
« Pour mieux voir le monde, il faut d’abord changer ses lunettes ». Lors de l’AG du Futur qui s’est tenue le 6 février dernier à l’initiative du media Usbek & Rica, lesactionnaires éclairés de l’entreprise fictive Mirliton ont fait entrer au capital non seulement des salariés et des agriculteurs, mais aussi des représentants physiques des générations futures et de la nature. Une douce utopie ? Peut-être pas, alors que déjà 100 000 entreprises se sont regroupées sous la bannière Business for a Better Tomorrow qui plaide pour le soutien, notamment financier, aux formes alternatives de gouvernance. Un mouvement qu’incarnent les jeunes entrepreneurs à impact, définis comme ceux qui donnent la priorité à ce dernier par rapport au salaire : ils sont aujourd’hui 17 % selon l’étude Kéa Retisser des liens. Reste désormais à mieux les identifier et leur donner les clés pour peser sur le futur. Transition introuvable ? Not ATOL !
Local is the new sovereignty
Que vaut une politique de souveraineté sans décentralisation ? Le sujet de la souveraineté mobilise les micros et envahit les tables rondes. Seulement voilà, depuis Colbert, rien n’a changé en France : ce qui est souverain et ce qui ne l’est pas se décide à proximité du… souverain. Ou, concession moderne, dans quelques grandes métropoles de province. C’est le constat porté par les chercheurs Philippe Naccache et Julien Pillot qui y voient un possible écueil spatial et stratégique : la notion desouveraineté exigerait une résilience qui ne peut exister que par une bonne répartition territoriale des outils... et donc des décisions ? Une autonomie stratégique bien comprise doit ainsi passer par une politique de création de valeur mieux répartie. Du mille-feuille au puzzle.
L'autre ferme France
La France est bien dans le peloton de l’IA. Sans (encore) faire la course en tête, deux bonnes nouvelles confirment que nous sommes dans le match : selon Les Echos, la France compte désormais 29 licornes (avec trois ans d’avance sur l’objectif fixé par notre Président start-up nation), accompagnées de nombreux centaures et poneys. Un bestiaire digital qui s’agrandit, avec « Le Chat » de Mistral, qui talonne ChatGPT, sans excès financiers ni psychodrame actionnarial. Avec Kyutai et consorts, Paris devient la Silicon Valley de l’IA… même si notre champion français de la Relation Client, Teleperformance, a connu une rude semaine boursière, après l’annonce de l’utilisation massive d’Open AI par le suédois Klarna : 2,3 millions de conversations assurées par l’IA en un mois sans que les clients y trouvent à redire, et une économie annuelle de 40 M€. Allez licornes, centaures, poneys, chats et coqs, on accélère !
Bonne lecture,
Les associés de Kéa
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Secrétaires de rédaction : Marie Guilbart, Wendy Röltgen
ont collaboré à ce numéro : Sophie Combes, Thibaut Cournarie, Stéphanie Nadjarian, Benjamin Toison, Jean Gaboriau, Tom Jacques
Directrice de la diffusion : Iliana Ohleyer
NB : ce bulletin est rédigé par les équipes Kéa
1er cabinet de conseil européen "société à mission", le Groupe Kéa est reconnu pour apporter aux dirigeants des solutions créatives et trouver les modèles qui feront l'économie de demain. Sa raison d'être : entreprendre les transformations pour une économie souhaitable.